Fonds de tiroir

C'est déjà la foire d'empoigne pour obtenir, au cas où ils seraient mis en vigueur, la plus grosse part possible des contingents d'immigrants imposés par l'initiative udéciste sur l'«immigration de masse » : le patron des patrons de l'industrie des machines a ainsi rappelé que son seul secteur avait besoin pour « tourne » d'un tiers à un quart d'ouvriers étrangers sur l'ensemble de son personnel, l'Union Suisse des Paysans veut que son secteur puisse disposer d'une main d'oeuvre saisonnière flexible et le canton de Genève a rappelé qu'alors que l'UDC estimait que 80'000 immigrants pour toute la Suisse représentait déjà une « charge trop importante », Genève aurait à elle seule eu besoin de plus de 37'000 permis contingentés façon UDC en 2013, et que le canton épuise déjà en trois mois son contingent annuel de permis pour « extra-européens »... Le comique de la situation ainsi créée, c'est que de toute façon, ce n'est pas Berne qui aura le dernier mot mais Bruxelles, et c'est tout l'amusant paradoxe d'une initiative europhobe qui livre la Suisse pieds et poings liés à l'Union Européenne...

Scandale à Piogre : « Les détenus de la Pâquerette étaient payés pour être soignés », titre « La Tribune de Genève » du 7 mars. . Comme toute personne détenue en exécution de peine est astreinte au travail et reçoit un pécule pour cette travail, les résidents de l'unité de sociothérapie reçevaient un pécule pour le « travail qu'ils faisaient sur eux-mêmes » en participant au programme de leur réinsertion et à leur thérapie. Pour un défenseur de La Pâquerette comme Christian Nils-Robert, « cette pratique pervertit la bonne volonté du participant ». Ben nous, on trouve pas. On voit pas pourquoi des détenus seraient payés pour pouvoir un jour sortir de prison alors qu'un Conseiller d'Etat et un procureur général le sont, bien plus grassement, pour pouvoir bourrer ladite prison jusqu'à la faire exploser.

Le vice-président de l'UDC suisse, coordinateur romand des blochériens, député vaudois et conseiller communal lausannois, Claude-Alain Voiblet est qualifié par d'autres udécistes d'être une  personne «toxique et immorale », une « honte » pour l'UDC, et, entre autres joyeutés, d'employer une femme de ménage sans papiers. Bon, et alors ? Y'a pas de MCG dans le canton de Vaud, faut bien que ce genre de personnages trouve un parti accueillant s'il veut faire de la politique. Et à part à l'UDC, franchement, on voit pas où il aurait pu se retrouver.


La Suisse n'est pas membre de l'Union Européenne. Il n'y a donc pas de députés suisses au Parlement européen (ce qui évite d'ailleurs à celui-ci d'être gratifié de députés UDC, il a tout ce qu'il faut à son extrême-droite pour se passer de la nôtre). Mais en déduire que les élections au Parlement européen ne concernent pas la Suisse serait un tantinet aventureux, puisque plus du cinquième de la population résidente de notre beau pays est composé de ressortissants (à nationalité unique ou double) de l'Union Européenne disposant du droit de vote aux élections européennes. Le Parti socialiste suisse a donc décidé de donner un coup de main à la campagne des socialistes européens (notamment les Français, les Italiens, les Espagnols et les Portugais), afin que leur électorat potentiel en Suisse se bouge un peu, avec comme message, résumé par la Conseillère nationale vaudoise Ada Marra : « il ne s'agit pas d'être pour ou contre l'Europe, mais d'être pour une autre Europe », rompant avec les plans d'austérité et une «vision libérale de l'ouverture au marché». Alors, bon, d'accord, pour que cette « autre Europe » voie le jour, il faudrait aussi, peut-être, des partis socialistes un peu plus radicaux dans leur opposition à l'Europe telle qu'elle est, mais on fait avec les PS qu'on a -et on n'en pas d'autres sous la main que les existants... ça ne vaut d'ailleurs pas seulement pour les PP.SS européens... parce que franchement, l'alternative de gauche à la social-démocratie existante, vous la voyez, vous, en ce moment, en Europe ? ou en Suisse ? ou à Genève ? Ben nous, non...

Pour une sombre histoire de disparition d'une liste de signatures au bas d'une demande de convocation d'une séance extraordinaire du Conseil Municipal de la Ville, le premier vice-président du Conseil Municipal, Olivier Baud, élu d'« Ensemble à gauche », risque de ne pas être élu à la présidence en juin prochain comme la tradition (mais non la règle) le suggérerait. Le demande de séance extraordinaire avait été, dans un premier temps, faite par les élu-e-s d'« Ensemble à Gauche » (et un socialiste dont nous tairons le nom...), auxquels se sont dans un deuxième temps agglutinés les élu-e-s MCG (d'où le retrait de sa signature par le socialiste dont nous tairons le nom), avant que les chefs dudit MCG ne viennent sommer leurs troupes de se retirer de la demande. Bon, bref, entre le premier et le troisième temps de la valse, la liste de signatures au bas de la demande avait mystérieusement disparu, avant de réapparaître non moins mystérieusement dans la sacoche d'un élu EàG, non sans qu'une secrétaire du Conseil Municipal ait été assez piteusement accusée de l'avoir subtilisée. Et c'est donc le vice-président du Conseil Municipal qui est accusé d'avoir soustrait la liste afin d'empêcher ceux qui voulaient y retirer leur signature de le faire. Episode un peu bouffon, mais qui prend tout de même un bon tiers de page de la « Tribune » de mardi, sur le thème : «La future présidence du Municipal est contestée»  La droite (et un peu aussi la gauche, mais sur un mode mois catégorique) contestent désormais à Olivier Baud la succession de l'actuel président du parlement de la Ville, l'UDC Pascal Rubeli. Mais la droite n'en conteste pas pour autant le « tournus » présidentiel entre elle et la gauche. Elle n'y a évidemment aucun intérêt : la présidence du Conseil Municipal ne votant qu'en cas d'égalité des voix, elle est dans la plupart des cas neutralisée dans les votes. Autrement dit : le camp qui détient la présidence perd une voix. Et dans un parlement sans majorité claire, ni de gauche, ni de droite, et où les décisions se font souvent à une voix de majorité, cette perte de voix est politiquement fort dommageable au camp qui la subit. Or en accédant à la présidence en succédant à un élu de droite, non seulement la gauche perdrait une voix, mais de plus en rendrait une à la droite, faisant ainsi clairement basculer la majorité à droite... en année électorale, qui plus est.  Dès lors, si on comprend bien pourquoi la droite ne conteste pas à la gauche le « droit » de présider le Conseil, on comprend mal pourquoi la gauche tient tant à le présider. Des fois, on se pose des questions bêtes.

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