Manifestation de soutien aux employés des TPG., ce matin : Secouer les plumes et l’édredon...

  Une semaine après la grève des TPG, le Conseil d'administration de la régie s'est déclaré résolu à « préserver les prestations » et « éviter les licenciements ». Le syndicat SEV avait annoncé que la grève de la semaine dernière serait suivie d'une « action plus importante » si ses revendications n'étaient pas prises en compte. Le Conseil d'administration l'a entendu -mais ce n'est pas lui qui décide, c'est le Grand Conseil, qui doit voter la semaine prochaine le contrat de prestations passé entre l'Etat et les TPG. Or c'est précisément ce contrat de prestation qui implique, faute d'une augmentation de la subvention publique, baisses de prestations et licenciements. Le combat des employés continue donc -et à la nécessité de le soutenir s'ajoute désormais celle de convaincre le Conseil d'administration de la régie de ne pas reculer face au Conseil d'Etat et à la majorité du parlement. Tout à l'heure, à 11 h 30 aux dépôts TPG de la Jonction (puis à Neuve et sur la Treille), y'a manif de soutien aux employés des TPG, dont la grève a fort opportunément secoué quelque peu les plumes (et l’édredon avec) dans lesquelles s'endormaient paisiblement les majorités politiques qui voudraient nous gouverner. «  Touche pas à mes TPG »

Le Conseil d'administration des TPG souhaite «contribuer à une sortie de crise dans les meilleurs délais». Mais à quelle « sortie de crise » ? Parce qu'entre rodomontades, enfumages et parano antifrontalière, les partis de droite et d'extrême-droite, majoritaires au Grand Conseil et au Conseil d'Etat, ont, eux aussi, leur idée de « sortie de crise » : par une crise encore plus profonde, avec réduction de prestations, suppressions de postes et licenciements à la clef. Du coup, en manifestant demain notre solidarité avec les employés des TPG, c'est avec l'entreprise publique elle-même qu'il va falloir dire notre solidarité -d'ailleurs, c'est sous le nom de «Touche pas à mes TPG » qu'un groupe Facebook (www.facebook.com/touchepasamestpg?notif_t=page_invite_accepted) vient de se créer.

« Touche pas à mes TPG », cela ne signifie pas un alignement derrière le Conseil d'administration de la régie, mais cela proclame qu'en tant qu'entreprise publique assurant un service public financé à la fois par ses usagers et par les budgets publics (c'est-à-dire par tous les contribuables) les TPG sont nôtres, comme une commune ou la République doivent l'être à toutes et tous leurs habitant-e-s.  La manifestation de tout à l'heure est ainsi à la fois une manifestation « pour » et une manifestation « contre » : une manifestation de soutien aux employés des TPG et pour la défense des TPG eux-mêmes, et de leur service au public, et une manifestation contre les tentatives plus ou moins explicites de les casser en multipliant les sous-traitances comme le propose le PLR et en réduisant leurs prestations comme le propose le Conseil d'Etat, la droite et la droite de la droite... Le Conseil d'administration des TPG a mandaté sa présidente et le directeur général de la régie pour formuler à l'intention du Conseil d'Etat une proposition «d'avenant au contrat de prestation» soumis à la Chambre Introuvable qui sert à Genève de parlement cantonal. Le Conseil veut éviter une «  réduction brutale de l'offre » (si elle n'est pas « brutale », elle est acceptable ?), éviter des licenciements (parce que les suppressions de postes après départs naturels ou à la retraite des employés qui les occupent, elles, on les envisage toujours ?) et modifier le contrat de prestations avant fin juin 2015 (sa soumission au Grand Conseil, la semaine prochaine, n'étant qu'une étape). Les syndicats (partisans ou non de la grève) et les employés, eux, veulent aller plus loin que le Conseil d'administration : ils ne s'opposent pas seulement aux licenciements, mais aussi aux suppressions de postes, à quoi ils opposent la création de nouveaux postes et l'engagement du personnel nécessaire pour que les TPG puissent assurer des prestations qui devront s'accroître, et dont les Genevois-es demandent d'ailleurs, à en croire le fameux « questionnaire à Lulu », l'accroissement : de meilleures dessertes, de meilleures fréquences, une « vitesse commerciale » plus élevée, de nouvelles lignes... bref, la concrétisation, s'agissant des transports publics, de la « mobilité douce » approuvée en une votation populaire sur laquelle majorités gouvernementale et parlementaires s'asseoient avec la même pesanteur de faux derches que celle qu'elles mettent à travestir cette autre votation exprimant la volonté populaire de baisse des tarifs des TPG en un acquiescement à la réduction de leurs prestations. De grands démocrates, on vous dit...

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