Fonds de tiroir


Genève ayant été le canton le plus opposé à la loi permettant la surveillance des assurés par les assurances (et des flics privés), on pouvait se demander pourquoi : la campagne de la gauche n'y est évidemment pas pour rien (ailleurs, le PSS a été assez mou du bulbe dans son soutien au « non »), ni la pro-pension des Genevois à dire d'abord « non » à toute question posée (avant éventuellement de réfléchir à un «oui» possible), mais y'a pas eu que ça, y'a aussi eu la divergence entre les jeunes PLR et leurs grands frères (ou leurs grands pères) : les premiers appelaient à voter « non », les seconds à voter « oui ». Et les premiers ont gagné.  Et pour les cornes des vaches, ce sont les jeunes PDC qui ont gagné, en appelant à voter « oui » à l'initiative, sur les seconds qui appelaient à voter « non». Allez les jeunes !

Bon, d'accord, Genève, c'est bien, c'est la capitale mondiale du monde mondial, ce qui s'y passe est donc forcément considérable, mais y'a le reste du monde. Le reste de la Suisse, par exemple. Alors les frais de téléphone de Barazzone, les escapades de Maudet, le taxi de Barthassat, on peut s'en abstraire un moment pour parler de notr glorieuse armée. Parce qu'elle aussi elle en claque du pognon pour des conneries -non, là, on parle pas des avions de combat, mais des hélicoptères de convenance : ils ont servi à transbahuter les épouses des gradés  vers des teufs. Et puis, l'armée a aussi payé des cours de golf, de grosses bouffes, des litres de bibine et distribué des pièces en or. Et pour confirmer que tout ça, c'est habituel, le Conseiller fédéral Parmelin a exigé un « changement culturel profond ». Ouais, ben « culturel », on n'est pas sûrs que les militaires bénéficiaires de ces petits cadeaux comprennent même le mot... Mais « profond », on souhaite qu'il l'aient bien, le changement.

Avant que l'initiative udéciste contre les « juges étrangers » ait subi le sort qu'elle méritait, l'un de ses soutiens, le Conseiller national Jean-François Rime confessait que sa situation était « désagréable » : en tant qu'udéciste, il la soutenait, mais en tant que président du syndicat patronal des PME, l'USAM, qui avait refusé de la soutenir (sans pour autant se risquer à la combattre) il aurait dû se la coincer. Heureusement que le bon peuple, compatissant, l'a sorti de ce mauvais pas. En balançant l'initiative à la poubelle. Et en refermant le couvercle.

La chasse au Maudet tient désormais du bal des faux-derches. Ceux qui célébraient le prodige de la politique lors de sa candidature au Conseil fédéral font concours de détestation. Bijou de l'exercice : l'ancien redac'chef de la «Tribune de Genève», Pierre Ruetschi écrit dans la « Julie » d'hier : « Stop Monsieur Maudet ! Vous êtes désomais un leurre ». Un leurre pour qui ? « Voilà bien trop longtemps que le magistrat s'enfonce dans le déni », écrit Pierre Ruetschi. Qui, comme d'autres s'enfonce dans l'amnésie.

Prévenu d'abus d'autorité en lien avec l'ouverture hâtive du troquet l'« Escobar », le chef de la police du commerce et de lutte contre le travail au noir, Raoul Schrumpf, a été, à sa propre demande, suspendu de sa fonction par le Conseiller d'Etat Mauro Poggia. Il avait été le chef de cabinet de Pierre Maudet au temps où Maudet était Conseiller administratif de la Ville de Genève. Il est maintenant soupçonné d'avoir signé l'autorisation d'ouverture de l'Escobar, lié aux promoteurs de l'escapade de Maudet à Abu Dhabi, alors que le dossier n'était pas complet. Donc, Poggia a suspendu l'ancien haut fonctionnaire de Maudet. Juste après avoir nommé l'ancien trésorier de l'association de soutien à Maudet (un ancien Conseiller municipal radical) à la direction du contrôle interne du département de la Sécurité. C'est quoi, ce cirque ? une sorte de troc ? d'échange standard ? de jeu des chaises musicales ? Parce qu'alors, on a une idée du même genre : le président du PLR genevois annonce qu'il démissionnera si son parti n'arrive pas à faire démissionner Maudet, et qu'il organisera « une assemblée générale pour faire élire un nouveau président ». Alors, comme nouveau président, on suggère Maudet. Avant qu'il se présente au Conseil Administratif de la Ville pour succéder à Barazzone, qui lui avait succédé. Elle est pas bonne, notre idée, hein ?

Mercredi dernier se sont tenus à Genève des « Etats généraux sur la violence dans le football ». Faut croire que ça s'imposait, même si, quantita-tivement, ces violences (agressions entre joueurs, entre supporters, entre supporters et joueurs, entre supporters ou joueurs et arbitres) seraient en diminution. Mais selon le président de l'Association genevoise de foot amateur, si les incidents sont moins nombreux, ils sont plus violents, et des clubs en sont même venus à interdire de stade, lors des matchs de catégorie enfants, des parents qui s'en prenaient aux joueurs (des enfants, donc) de l'équipe adverse de celle de leur gniard, ou aux arbitres. Bon, et alors ? Faut bien qu'ils se défoulent un peu, les parents, non ? Et ça nous suggère quoi, tout ça ? Euh... vive le sport ?

Après deux échecs devant les tribunaux et le peuple), un projet de nouveau stade à été accepté en votation populaire à Zurich dimanche avant-dernier : le projet de nouveau Hardturm (stade, coopérative d'habitation, appartements hauts de gamme) a été accepté par 53,8 % des votants de la Ville (le PS et les Verts étaient contre, et le quartier voisin, le Kreis 10, a refusé le projet). On s'autorisera à comparer à la fois ce projet zurichois et son aboutissement à la cacade genevoise du stade de la Praille : d'abord, à Zurich, le stade est calibré aux besoins (18'000 places) et pas aux fantasmes (30'000 places à Genève...); ensuite, il contient des logements (dont 174 en coopérative); en outre, il rapportera à la Ville (1,2 million par année); enfin, il a été soumis au vote populaire. C'est quand même con de se voir donner un exemple zurichois, non ?

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