Fonds de tiroir


Trois mousquetaires vont entrer au couvent : Steve Bannon, ancien idéologue de Donald Trump, Benjamin Harnwell, créateur d'un club intégriste catholique, et le cardinal Burke, l'adversaire xéno-phobe, homophobe et misogyne du pape François. Et le couvent, c'est la chartreuse de Trisulti. Ils veulent y fonder une Académie pour la défense de l'« Occident judéo-chré-tien ». Enfin... surtout chrétien. Le monastère a une bibliothèque de 38'000 livres anciens. On espère qu'il y en a au moins un de moderne : « Le Nom de la Rose » d'Umberto Eco.

Anni Lanz a 72 ans. Elle a fait traverser la frontière suisse à un requérant d’asile afghan lourdement traumatisé, qui devait dormir dehors par moins dix degrés et souffrait d’engelures. Elle a été condamnée, d'abord à des jours-amende, puis à une amende et aux frais de procédure. Une trasdition suisse est sauvegardée : celle dont Paul Grüninger avait déjà fait les frais, il y a septante-cinq ans. : chef de la police de Saint-Gall, il avait été destitué pour avoir organisé le passage de la frontière par des juifs fuyant le nazisme après l'Anschluss de l'Autriche à l'Allemagne. Les mauvaises odeurs sont tenaces.

Une femme, Natacha Buffet Defayes, est candidate à la présidente du PLR. En Ville de Genève,  deux femmes PDC, Alia Chaker Mangeat et Marie Barbey Chappuis, sont candidates à la succession de Guillaume Barazzone au Conseil administratif et deux femmes socialistes, Christina Kitsos et Caroline Marti, à celle de Sandrine Salerno. Et une sixième femme, Sophie Buchs est candidate au Conseil des Etats, pour les élections fédérales  de cet automne. Serait-ce le printemps politique des femmes, avant la grève nationale du 14 juin ? Pas si vite, c'était sans compter sur la « Tribune » qui, à propos de deux d'entre elles, sur une pleine page et sous le titre « Encein-tes, elles se lancent dans la campagne électorale », semble poser cela comme une contradiction : elles « ont fait le choix d'assumer leur projet d'enfant sans pour autant abandonner leurs hautes aspirations politiques ». C'est évidemment une question qu'on ne se pose pas à propos des hommes (encore qu'on pourrait se poser celle du rôle des compagnons quand il s'agira d'élever les chtis nenfants pour permettre à leurs compagnes d'as-sumer une charge politique). Mais on ne se pose pas non plus celle de l'indisponibilité des hommes qui gradent à l'armée tout en assumant un mandat politique... Pour l'éga-lité de traitement des femmes et des hommes face à l'engagement politique, faut attendre le 14 juin et la grève des femmes ?

Dans l'avion le ramenant du Panama, avant qu'il en prenne un autre (ou le même) pour aller à Abu Dhabi (d'ailleurs, on veut savoir qui a payé ce voyage-là : le cercle Augustin-Thomas ?), le Pape François, après avoir tergiversé, s'est prononcé contre tout assouplis-sement de la règle du célibat des prêtres (sauf s'ils sévissent chez les sauvages, dans les îles du Pacifique ou en Amazonie), malgré la chute des vocations, et malgré le fait que d'entre les chrétiens, les catholiques romains soient les seuls à s'accrocher à cette règle (et encore : pendant des siècles, les prêtres cathos ont pu être mariés, et même l'apôtre Pierre, dont le pape est supposé être le successeur, l'était. Quant à l'ordina-tion des femmes, l'église catholique romaine y est toujours opposées. On résume : pour être prêtre selon les dogmes romains, il ne faut être ni une femme, ni un homme marié. Mais un célibataire pédophile, oui, c'est possible. Notez bien que les papistes ne sont pas les seuls à transiger avec les valeurs du temps (du Siècle...) : un pasteur de l'Eglise genevoise avait été condamné en 2018 (à 60 jours-amendes) pour lésions corporelles simples et injures (à l'encontre de son épouse). Mais l'Eglise ne lui en veut pas : il officie toujours lors de cultes dans des EMS et accomplit toujours des tâches sur mandat de l'EPG. Bon, d'accord, faut pardonner au pécheur, et comme on n'a pas trouvé quelqu'un qui n'ait jamais péché, personne ne lui a jeté la première pierre, mais quand même : entre les curés libidineux et les pasteurs cogneurs, les églises chrétiennes (celles du moins qui à Genève font campagne pour la loi sur la laïcité de l'Etat) pourraient faire un peu de ménages dans leur cheptel, non ?

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