Fonds de tiroir


Les élections fédérales ont amené leur lot de vestes douloureuses pour les « partenaires sociaux » : le président  et le directeur de l'Union Suisse des Arts et Métiers (l'USAM), le syndicat patronal des PME, ont été battus, et quatre des cinq parlementaires siégeant au sein du Comité directeur ne se représen-taient pas ou ont été virés par les électeurs. Côté syndicats de travail-leurs, les vestes prises par les socia-listes Corrado Pardini, syndicaliste d'Unia, Adrian Wütrich, président de Travail Suisse et de Philippe Hadorn, syndicaliste du SEV (Transports) complètent le tableau. Mais le président de l'Union Syndicale Suisse, Pierre-Yves Maillard, a été élu, son prédécesseur Paul Rechsteiner a été réélu. N'empêche que sans eux, la Paix du Travail, dans les urnes, ça a été un peu la paix des cimetières...

Tremblement de terre politique en Ville de Genève : les Verts libéraux ne présenteront pas Guy Mettan au Conseil administratif, lors des Municipales de mars. Ils ont bien voulu de ses quelques suffrages lors des élections fédérales, parce que ça leur a permis d'arracher un siège au Conseil national, mais de là à se le farcir sur la liste pour les Municipales, faut pas pousser. Encore qu'ils étaient d'accord de le mettre sur le liste pour le Conseil municipal, mais là, c'est lui qui n'était pas d'accord. Il veut se présenter à l'Exécutif, pas au Délibératif. Bref, le PDC ne voulait plus de Mettan, les Verts libéraux n'en veulent pas non plus... Quand ça veut pas, ça veut pas, hein... Bon, il lui reste  toujours, à Mettan,  la possibilité de se présenter avec Lulu Barthassat... Après tout, ils sont tous les deux des démisssionnaires du PDC, ça doit bien créer des liens...

Faut-il donner le nom de Monique Bauer-Lagier à une place d'Onex ou une rue de Meyrin ? Grave dilemme, que la commission can-tonale de nomenclature va devoir trancher. La Conseillère nationale libérale, tendance écolo, féministe et tiers-mondiste (une epèce assez rare, donc...) est née à Meyrin et a vécu à Onex. La Ville de Meyrin entend donner son nom à une rue, la Ville d'Onex, soutenue par la fille de MBL, à une place. Et comme Onex et Meyrin ne sont pas contigües, on ne voit pas d'autres solutions soit de fâcher l'une ou l'autre, soit de faire fi du principe qui empêche de donner le même nom à une rue et une place dans deux communes différentes. On en a, des dilemmes cornéliens, à Genève, quand même.

Le libéral-radical Alexandre de Senarclens et le socialiste Romain de Sainte Marie étaient tous deux candidats au Conseil national. Et tous deux oint été battus. Et sont vénères, parce qu'ils se sont aperçus qu'en étant derniers sur les listes imprimées de leur parti, chaque fois qu'un électeur ou trice ajoutait un nom sur la liste, leur nom était biffé pour laisser de la place au nouveau nom. C'est la loi fédérale qui dit ça. Un truc de staubirnes assez incompréhensible. Ainsi,  Senarclens a été biffé 4669 fois et Sainte Marie 4000 fois. Ce qui les a placé derrière les élus de leur parti. Bon, d'accord, tous ces biffages ne sont pas dûs à la loi fédérale, mais quand même, biffer d'autorité sur une liste le nom d'un candidat que l'électeur avait choisi, c'est pas un peu se foutre de la gueule de l'électeur en question ?

Le FC Servette est « muet de colère suite à l'échec du projet du Pré-du-Stand » (le projet de son centre d'entraînement, refusé en votation il y a dix jours parce qu'on lui avait collé une palanquée de bureaux), nous écrit la « Tribune de Genève » : muet d'une « colère sourde » et d'une « déception glaciale ». On est quelque part entre Racine et Corneille, ou entre Shakespeare et Marlowe, dans la tragédie... d'ailleurs l'ancien gardien Jacky Barlie confirme : ce résultat est «dramatique». Et d'ajouter « c'est grave, impensable, incroyable, on ne trouve plus les mots ». Faudrait priver les Genevois du droit de voter sur les projets de ce genre, quoi. Plus rationnel, le président de l'Association cantonale de football, Pascal Chobaz, soupire : « comme il n'y a pas de plan B, il va falloir passer au plan C ». On se réjouit déjà de le connaître. Parce que, comme ajoute Chobaz, « dès le moment où il faut dix minutes pour essayer de faire comprendre aux gens le montage d'un projet, c'est qu'il va être dur à faire passer ». On ne le lui fait pas dire. D'ailleurs, pour le Stade de la Praille, on n'avait pas demandé l'avis des « gens ». Faut pas demander l'avis des « gens », des fois, ils le donnent, et il risque de ne pas être celui qu'on voudrait qu'ils donnent. La glorieuse incertitude du sport démocratique, quoi...

En moyenne, nous rappelait le «Matin Dimanche», un-e parlementaire fédé-ral gagne entre 147'000 (Conseil na-tional) et 174'000 (Conseil des Etats) francs par an, toutes indemnités et tous défraiment compris. Certes, ils et elles en reversent une partie à leurs groupes et partis politiques, mais quand même, pour un parlement qui continue à se dire « de milice », ça fait des miliciens plutôt bien payés, non ?

Jeudi 5 décembre, une bonne partie de la France sera en grève, en manif ou en rade sur les quais des gares ou des stations de metro. Jeudi 5 décembre, la fonction publique genevoise sera dans la rue (rencart à 17 heures, place Neuve) De Dieu de Dieu, on n'est plus en Suisse ? Ben non, t'es con, on est à G'nêêêêve...

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