Foinds de tiroir

« Le Temps » de vendredi a fait souffler un petit vent de panique rétrospective sur Genève : un projet d'attentat contre les cuves de carburant de Vernier aurait été déjoué par les services de ren-seignement fédéraux et la police genevoise grâce à des infos transmises... par la CIA (l'info tombe bien, au moment où on apprend que la CIA est la co-propriétaire réelle, avec son équivalent allemand, le BND, d'une boîte officiellement suisse fabri-quant des machines de cryptographie qu'elle avait farcie de dispositifs lui permettant de lire les messages cryptés). On notera que si Pierre Maudet, responsable politique genevois de la sécurité, à l'époque avait été informé de la menace par la cheffe de la police, Monica Bonfanti, ni Bonfanti, ni Maudet, ni le service fédéral n'ont daigné mettre son successeur, Mauro Poggia, au parfum. Question du « Temps » : « Berne s'est-il défié des responsables politiques genevois ? »... ce doute sur leur prestige fédéral est vexant. 


Un pépé de 82 ans s'est engagé à contresens sur l'autoroute entre Thoune et Berne, samedi. Il a pro-voqué trois accidents impliquant huit véhicules dont le sien, y a trouvé la mort et blessé grièvement deux personnes.  Le vieillissement de la population routière, c'est pas la bonne solution aux problèmes de circulation.

Donc, depuis 1958, les services secrets américains (la NSA d'abord, la CIA ensuite) et allemand (le BND) avaient mis la main sur la société suisse Crypto, qui fabrique des machine à crypter, utilisée par près de 130 Etats (presque toute l'Amérique latine, la majeure partie de l'Afrique), tout le Moyen-Orient, les Balkans, l'Europe du sud -sauf la France...), et avaient farci lesdites machines de dispositifs leur permet-tant de décrypter les messages que les Etats utilisateurs croyaient inviolables, comme le leur avait promis le fabricant. Et aujourd'hui, la Suisse officielle et la Suisse officieuse tombent des nues. Or il s'avère que c'est avec l'aval de responsables politiques, militaires et sécuritaires suisses (et même un procureur) que les services américains et allemand avaient piraté les dispositifs de Crypto. Et des noms ont commencé à tomber. Miracle : ils sont le plus souvent, avec quelques PDC, des noms de membres et d'élus du parti radical-démocratique, l'actuel PLR... des conseillers fédéraux (Villiger, Delamuraz), un ancien président du parti (Schweiger), des conseillers nationaux (dont Stücky), des responsables du renseignement (Regli, Nyffeneger, Seiler), des colonels à foison... c'est un pur hasard, hasardent aujourd'hui des radelibes... c'est le passé, ajoutent d'autres... c'était normal à l'époque, le PRD trustait les postes à responsabilités, nantermode un vice-président sur le ton d'un parrain de la mafia expliquant pourquoi sa famille contrôlait à la fois le marché de la drogue, les machines à sous et les bordel... le PS demande une commission parlementaire d'enquête, le bureau du Conseil national temporise, un ex Conseiller national UDC ricane : pas besoin d'une commission d'enquête, une assemblée générale du PLR suffit... Ou alors, peut-être Jornot ? 


Depuis son élection à la présidence, Trump a tweeté 13'000 fois, au rythme de dix fois par jour, mais jusqu'à 123 fois le jour de sa mise en accusation. Faut donc plus dire que son bilan est mauvais.
Comme on sait, la Ville de Genève s'est jointe à des écolos haut-savoyard pour porter devant le Conseil d'Etat français une opposition au projet d'autoroute reliant Thonon à la frontière suisse. Cet engagement de la Ville, porté par Rémy Pagani au nom du Conseil administratif, avait fait hurler les partisans savoyards de l'autoroute en question -et la droite genevoise : de quoi se mêle la Ville avec cette ingérence ? Et puis voilà qu'on apprend qu'en sens inverse, deux députés de Haute-Savoie interpellent le gouvernement français sur la validité en France de la vignette genevoise « Stick'Air », qui distingue les véhicules autorisés à circuler sur territoire genevois et ceux qui n'ont plus le droit de le faire,  en cas de pics de pollution. La vignette française équivalente (« Crit'Air ») est en effet valide sur territoire genevois, alors que la vignette genevoise ne l'est pas sur territoire français, les deux députés demandant qu'en toute réciprocité, elle le soit. La Grande Genève avance. Avec deux vignettes. Et un joli échange d'ingérences. 


Une bonne nouvelle nous est venue de Turquie (et de là, elles nous viennent rarement) : la grande écrivaine Asli Erdogan, accusée de « porter atteinte à l'intégrité de l'Etat » et d'« apparte-nance à une organisation terroriste » parce qu'elle soutenait un journal kurde, a été acquittée. Elle avait quand même subi 136 jours de détention préventive et avait dû s'exiler en Allemagne. Même dans une guerre totale, il y a des ratés. Deux autres accusés dans le même procès ont été acquittés -mais le tribunal a maintenu les charges pesant sur trois journalistes et une avocate, comme s'il ne fallait pas totalement désavouer le pouvoir en place dans sa chasse aux opposants.  


On continue notre petit inventaire de la démocratie municipale genevoise  : à Russin et à Meinier, le Maire est élu tacitement. Mais à Russin, la révolution menace : l'habituelle liste unique pour le Conseil municipal, «Entente communale», est concurrencée par une liste plutôt écolo et un peu de gauche : «Demain Russin», qui pousse la provocation jusqu'à présenter un candidat au poste d'adjoint. Des extrémistes, quoi. A Vernier, le MCG veut croire qu'il peut revenir au Conseil administratif dont il avait été éjecté parfune alliance PS-Verts-PLR (qui avait rendu le PLR cantonal furax), mais il se retrouve en concur-rence avec une liste largement issue de ses propres rangs, conduite notamment par l'ancien président du Conseil municipal, l'ex-MCG François Ambrosio, qui en avait marre de subir les crises égotistes de l'ex-Conseiller administratif Thierry Cerutti. A Meyrin aussi, le MCG fait le buzz : deux élus MCG sortant qui devaient se représenter ont été purement et simplement biffés de la liste par le politburo cantonal du parti. La cheffe du groupe MCG (ou ce qu'il en reste), soutenant ses deux collègues, a demandé au bureau du Conseil municipal de remplacer le représentant du groupe, qui avait participé à leur éviction. Le Conseil municipal a accepté ce remplacement, la direction du MCG a gueulé contre cette décision, et les deux ex-candidats virés de la liste envisagent de porter plainte contre le parti. Ouala. On aime bien, les élections municipales genevoises dans les grandes com-munes, elles ont un côté cour de récré-ation rajeunissant...
La peur du coronavirus chinois a poussé le Salon des Inventions prévu en mars à se déplacer en septembre. En revanche, lui aussi prévu en mars, le Salon de l'auto ne bougera pas. Aucun sens des priorités, ce virus à la con...





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