Fonds de tiroir

Donc, 500 ans après la Réforme protestante, le Temple de Saint-Pierre va accueillir une messe, la première depuis qu'il n'est plus une cathédrale catholique (à Lausanne, ça se faitannuellement depuis 2004...). Cela se fera un jour notable : le 29 février. On est partis pour un raoût œcuménique tous les quatre ans ? Enfin, œcuménique, faut le dire vite : les protestants qui y assisteraient n'au-ront pas le droit de manger la chair du Christ et de boire son sang, de communier, quoi. Ce cannibalisme est discriminatoire. Mais  l'oécuménisme est aussi une réaction de défense face à la progression de l'agnosticisme, de l'athéisme et des religions de métèques. Rien de tel qu'une menace commune pour resserrer les rangs...

Rigolote Opération «Rubicon» : l'ent-reprise Crypto AG de Zoug, fabriquant des machines de cryptage (genre «Enigma ») était en réalité la propriété des services secrets américain et allemand, la CIA et le BRD, qui auraient, au vu et au su d'autorités suisses (et neutres) farci lesdites machines de « portes dérobées » leur permettant d'avoir accès aux messages qu'elles cryptaient, et donc  d'espionner les Etats clients de l'entreprise (l'Iran, l'Egypte...). Et ça durait depuis 1945, mais selon le Département fédéral de la Défense, aucun Etat étranger ne se serait plaint une fois l'opération rendue publique. Ouf. Et re-ouf, la Suisse elle-même n'aurait pas été espionnée. ç'en est même vexant : on n'intéresse personne ? Donc, des autorités suisses auraient couvert la chose : ainsi, l'ancien Conseiller fédéral PLR Kaspar Villiger, chef du département militaire fédéral pendant une partie (1994, 1995) de l'époque des faits, aurait été au courant de ce parasitage, selon des documents de la CIA. Lui nie avoir jamais « couvert des activités au profit de pays tiers qui pourraient nuire à la réputation de neutralité et de stabilité de la Suisse », et assure que s'il avait été au courant, il en aurait certainement averti le Conseil fédéral. Il se contente de « supposer » n'avoir pas été « suffi-samment informé pendant (son) mandat », et que des « organismes su-bordonnés -en particulier les services de renseignement au Département mili-taire- aient été au parfum ». Prudent, le bougre. Qui aurait quand même salué un collègue de parti, le Conseiller national PLR Georg Stucky, adm-inistrateur de Crypto AG, d'un amical « Ah toi, tu es le type qui siège au conseil de cette boîte de la CIA ». On ne sait pas ce qu'a répondu Stucky, qui, selon le magazine télé alémanique «Rundschau », ne se souvient de rien. Gâteux ou crypté, on sait pas. Le Conseil fédéral a décidé d'ouvrir une enquête, confiée à la délégation des commissions de gestion des Chambres fédérales. Les socialistes ne s'en conten-tent pas et demandent une commission d'enquête parlementaire, les Verts aussi, le PLR, l'UDC, le PDC et les Verts libéraux pourraient suivre. Ce serait la cinquième commission parlementaire de l'histoire suisse, après celle sur l'Affaire des Mirages en 1964, l'affaire des fiches en 1989, l'armée secrète P26 en 1990 et la Caisse de pension de la Confédération en 1996. On sent qu'on va bien rigoler. Jaune. 


Celui-là, on n'a pas réussi à empêcher sa démolition : le cinéma Rialto, à Cornavin, est réduit à des gravas. A sa place, il y aura un fitness pue la sueur, ouvert 24 heures sur 24 et sept jours sur sept. Le propriétaire de l'immeuble qui abritait les sept salles du cinoche est content, il a trouvé un autre locataire. Et la Ville n'a rien pu faire, ni les citoyens. On a sauvé. le Plaza, on n'a rien pu faire pour le Rialto. On peut pas être partout. Mais croyez bien qu'on le regrette.

Le canton de Neuchâtel perd des habitants. Bon, pas beaucoup (0,2 % entre 2018 et 2019), et si on compte sur dix ans, il en a même gagné 4000 entre 2010 et 2019, mais  il en perd régulièrement depuis quatre ans (0,64% entre 2016 et 2017, 0,32 % entre 2017 et 2018), alors qu'il fait des pieds et des mains pour retenir sa population et en attirer une nouvelle (du coup, on entend moins l'UDC locale dénoncer l'immigration...), sans succès : même les anciens immigrants repartent au pays, comme les Portugais. Et les frontaliers ne veulent pas s'établir du côité suisse de la frontière, à cause du coût de la vie. Comme le déclin démographique du canton est plus prononcé dans les montagnes que sur le côte du lac, quelques explications logiques vien-nent à l'esprit : les mauvaises liaisons ferroviaires, la centralisation de grands services publics dans le bas. A quoi s'ajoute l'attraction des villes de Lausanne et Genève. Pourtant, sou-pire le Conseiller d'Etat Jean-Nathanaël Karakash, « nous avons un budget dans les chiffres rou-ges» (contrairement à Genève), le taux de chômage est «revenu dans la mo-yenne romande et le nombre de per-sonne à l'aide sociale est en recul» (contrairement à...). c'est injuste : le bon élève rame et le cancre n'a que des problèmes de riche, mais quand ça veut pas, hein, ça veut pas... 


Titre du « Matin Dimanche » d'hier : « L'affaire Crypto fait trembler le PLR ». Ouais, ben vu l'âge d'une bonne partie des protagonistes, c'est pas l'« affaire Crypto », c'est plutôt Alzheimer.
A Onex, l'élection de la muni-cipalité (le Conseil administratif, quoi) risque fort d'accoucher d'un trio 100 % féminin, grâce à une alliance intéressante entre le PS, les Verts... et le PDC. Il y a cinq ans, une alliance un peu comparable, mais entre la gauche et le PLR, avait permis d'expédier Eric Stauffer hors de l'Exécutif, mais le magistrat PLR ne se représente pas -et a d'ailleurs démissionné du PLR après avoir été combattu pendant toute la législature par son propre groupe au Conseil municipal. Ambiance. François Mumenthaler n'est d'ailleurs pas le seul à avoir claqué la porte du PLR : plus de la moitié des conseillers municipaux du parti ont rompu avec son groupe en cours de route, et le nouveau parti ECHO (Entente communale des habitants d'Onex) en a récupéré une partie -il en présente d'ailleurs deux au Conseil administratif. Bon, le PLR n'est pas le seul parti onésien à avoir ce genre de problèmes de baignoires qui se vident : le MCG aussi, au point qu'il présente cette année moins de candidats au Conseil municipal qu'il avait eu d'élus en 2015... et personne au Conseil administratif. Le PS onésien fête cette année ses soixante ans : quelque chose nous dit qu'il va le faire dans la bonne humeur...

La Fondation brésilienne Palmares, qui défend la culture afro-brésilienne, aura peut-être  un nouveau directeur, dont la nomi-nation a été confirmée par la justi-ce : un type qui nie le racisme et affirme que l'esclavage a été «bénéfique pour les afro-descendants». Il avait été nommé par un ministre de la Culture qui tenait des discours pompés sur ceux de Goebbels. Y'a de l'idée, là, on pourrait s'en inspirer : nommer Dieudonné à la présidence de la CICAD. Ou Eric Zemmour à la tête de la Grande Mosquée de Paris. Ou Slobodan Despot à l'Université populaire albanaise. Ou Gabriel Matzneff à Pro Juventute.





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