Soutenir les luttes contre l'accaparement et l'empoisonnement des terres

Terre et liberté

Au Brésil, au Zimbabwe, en Colombie, des paysans, des communautés indigènes, des familles, luttent contre l'accaparement de leurs terres par des multinationales, des gros propriétaires, voire l'Etat. Au Brésil, après la rupture d'un barrage, les sinistrés luttent pour un développement sans "extractivisme" minier; en Colombie, c'est contre des projets d'extraction de pétrole que des communautés villageoises se sont mobilisées; au Zimbabwe, des centaines de familles de petits paysans expulsés refusent de quitter les terres où elles vivent depuis des générations. Toutes ces luttes se mènent dans des conditions incroyablement difficiles, face à des entreprises puissantes, des gouvernements autoritaires, des milieux disposant de ressources considérables. La solidarité est donc indispensable aux mouvements qui combattent pour la défense des droits des populations locales, et pour un autre mode de "développement" que celui imposé par les détenteurs du pouvoir et de la richesse. Le Solifonds est acteur de cette solidarité : il appelle au soutien de ses actions :
SOLIFONDS, www.solifonds.ch, mail@solifonds.ch, PC 80-7761-7


La solidarité internationale seule... 

L'un des groupes fondateurs du populisme révolutionnaire russe s'était donné pour nom Zemlia i Volia, "terre et liberté" (ou "terre et volonté"). Ces deux mots sont toujours les premiers des revendications des mouvements de paysans sans terre -ou qu'on veut priver de leurs terres et de leurs maisons. De la Russie où le servage venait tout juste d'être aboli au Brésil, au Zimbabwe, à la Colombie d'aujourd'hui où les pratiques des puissants semblent le rétablir, une lourde permanence est évidente.


Au Brésil, le 25 janvier 2019, le barrage mal rehaussé d'une mine de fer cédait à Brumadinho, dans l'Etat du Minas Gerais. Les villages en aval du barrage ont été détruits, les terres submergées. 272 personnes ont été tuées, des milliers d'autres ont tout perdu. Les boues empoisonnées, résidus de l'extraction, ont empoisonné la rivière dans laquelle les communautés locales et les campements des paysans sans terre puisaient l'eau pour boire, cuisiner, se laver, pécher, arroser les cultures. Ce n'était pas le premier barrage à céder -et ce ne sera sans doute pas le dernier : les barrages sont mal entretenus (200 barrages brésiliens sont recensés comme dangereux, dont 59 exploités par une seule multinationale Vale (ou l'une de ses filiales), celle-là même qui exploitait le barrage de Brumadinho, mais le gouvernement Bolsonaro n'en veut pas moins accroître encore l'extraction, par les méthodes les plus nuisibles, de matières premières. Et pour faciliter ses projets, il réprime les mouvements qui s'y opposent -à commencer par le mouvement des paysans sans terre, le MST, qui  défend non seulement les droits du prolétariat agricole, mais aussi prône un autre développement, respectueux de ces droits et de l'environnement. Pour Bolsonor c'est évidemment inacceptable, et il menace de les déclarer organisatgions terroristes, et d'autoriser l'armée à intervenir contre les occupations de terrains organisées par le MST.


Au Zimbabwe, les villageois de Chipinge, dans le sud-ouest, sont menacés d'expropriation sans indemnisation, et on leur sept jours pour quitter leurs maisons et leurs terres, que convoitent des politiciens, pour se les accaparer ou les offrir à des investisseurs étrangers. 


En Colombie, les terres de quatorze communautés rurales du département de Boyacá sont menacées par un projet de "fracking" (une méthode consistant, pour exploiter du pétrole ou du gaz, à injecter de l'eau, du sable et des produits chimiques sous très haute pression dans des puits verticaux, ce qui consomme d'énormes quantités d'eau et pollue les eaux souterraines). 


Ces trois exemples sont ceux d'un pillage, d'un saccage, d'une expulsion : le pillage de ressources naturelles, le saccage d'un écosystème, une expulsion de populations sans moyens de se défendre seules face à des pouvoirs économiques et sociaux, des Etats et des entreprises multinationales. La solidarité internationale seule peut leur permettre de résister à ce qui sans elle les écraserait. Le Solifonds est l'un des acteurs de cette solidarité. Il convient donc de le soutenir dans ses actions en faveur des mouvements sociaux de la périphérie. 

SOLIFONDS, www.solifonds.ch, mail@solifonds.ch, PC 80-7761-7




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