Fonds de tiroir

 

Selon le «Matin Dimanche», qui a recoupé plusieurs sources, la candidature foireuse de Sion pour les Jeux Olympiques d'hiver 2026 («Sion 2026») a coûté 6,3 millions à la Ville de Sion et au canton du Valais, pour promouvoir la candidature, produire un dossier de «faisabilité» et en frais généraux (loyer, salaires etc...). 6,3 millions pour des prunes, on se dit que c'est beaucoup, mais pas de panique : ça été partagé entre, le canton (pour un million), la Ville (pour 300'000 balles), la Confédération, le Comité olympique national et même les cantons de Vaud, Berne et Fribourg, partenaires de la candidature. Et puis quoi, vaut mieux claquer 6,3 millions pour des prunes que réussir à organiser une fête à neuneu qui aurait coûté au bas mot cent fois plus... Des fois, vaut mieux ne pas prendre le départ d'une course à la con.

Y'a pas à dire, le Confédération en général et l'Office fédéral de la santé publique en particulier prennent au sérieux la lutte contre la coronapandémie. Et comme l'application «SwissCovid» ne suscite pas l'engouement attendu, l'OFSP a tenté de ranimer l'intérêt des masses pour une «discussion de fond» (une conférence de presse qui ne dit pas son nom, mais à laquelle étaient invités une vingtaine de journalistes, le 16 juillet). La preuve que c'était une réunion sérieuse ? elle se tenait uniquement en allemand et les journalistes latins devaient soit causer tudesque, soit causer anglais. Parce que le français et l'italien, c'est pas des langues sérieuses. Et on parle même pas du romanche. Fallait bien une pandémie pour remettre les pendules à l'heure. Forêt-noire les pendules.

Bon, changeons de sujet. Et parlons un peu de cul. L'Office fédéral de la statistique a réalisé en 2017 une enquête nationale sur la santé dans le cadre de laquelle il s'est intéressé, le petit pervers, à la sexualité des Genevois et voises. Résultat ? 64 % des personnes interrogées déclarent avoir des rapports sexuels au moins une fois par semaine et 86 % (91 % des hommes et 82 % des femmes, mais seulement 53 % des plus de 64 ans) en avoir eu au moins un dans les douze derniers mois et 90 %  en avoir eu au moins un durant leur vie. Ce qui nous fait quand même 10% de chastes. En attendant pour la plupart de ne plus l'être. L'âge moyen du premier rapport sexuel est de 16 ans et 10 mois, un peu avant pour les hommes, un peu après pour les femmes. 84 % des personnes interrogées n'ont eu qu'un-e seul-e partenaire depuis un an, 11 % en avoir eu deux ou trois, 5 % au moins quatre. Ouala. Passionnant, non ?

Le 27 septembre, on vote sur une proposition alléchante du parlement fédéral : augmenter les déductions fiscales pour les parents d'enfants à charge. Faut toujours se méfier des trucs alléchants : ils sontr souvent indigestes. Celui-là coûterait 350 millions aux caisses publiques (en période de crise, c'est pas malin) tout en ne bénéficiant qu'aux familles les plus aisées, dont le revenu est supérieur à 150'000 francs par an. autrement dit celles qui n'en ont pas besoin. Et plus le revenu est élevé, plus le cadeau fiscal est important. Une belle arnaque. A laquelle il convient donc d'opposer un beau vote « non »...

On vote le 27 septembre sur une révision de la loi sur la chasse, révision vouée à faciliter l'abattage du loup (mais qui pourrait bien aussi faciliter le tir au lynx et l'élimination de castors, de cygnes, de bouquetins pour peu que les cantons décident qu'ils deviennent nuisibles). avec comme argument essentiel que le fauve tue les gentils moutons des gentils éleveurs. Or le loup, il en tue de moins en moins de moutons. Bon, c'est pas qu'il soit devenu végane, Ysengrin, c'est que les bergers ont retrouvé les vieux réflexes d'antan : ils se sont armés de chiens. Résultat : en 1999, un loup tuait en moyenne 50 moutons par an (les loups sont revenus en Suisse depuis 25 ans), en 2019 il n'en tue plus que cinq. On espère pour lui qu'au moins il choisit les meilleurs à bouffer. Et 95 % des moutons tués le sont dans des troupeaux non protégés par des chiens. Et si moins de 500 moutons sont tués chaque année par les 80 loups recensés en Suisse (et peut-être les quelques loups non recensés, des loups sans-papiers, quoi) 4200 moutons meurent dans le même temps de maladies ou d'accidents. Mais faut pas croire que la faible nocivité du loup décourage ceux qui veulent les abattre. C'est pas rationnel, la peur du loup. Un peu comme la haine du cycliste à Genève, quoi.

Comme la droite ne sait plus, en Ville de Genève, quoi faire pour occuper le terrain face à la gauche majoritaire au Conseil municipal, et pour faire un peu oublier Pierre Maudet et Simon Brandt (qui, lui, contrairement à Maudet, aimerait bien qu'on l'oublie un peu), elle fait petit feu de tout bois mouillé : ainsi, la Conseillère municipale PLR Michèlle Roullet, notre Nadine Morano à nous, annonce vouloir déposer une résolution demandant le retrait des panneaux «féminisant» l'espace urbain en représentant, pour indiquer les passages piétons, au lieu du bonhomme habituel une femme enceinte, une vieille dame, un couple de femmes, une africaine... ou un homme avec une canne... parce qu'il ne s'agit pas seulement de féminisme, mais aussi d'être plus «inclusif». Selon la conseillère municipale, largement relayée par GHI, ces panneaux seraient «illégaux» car aucune autorisation n'a été demandée à l'Office fédéral des routes (Ofrou). Lequel, consulté par GHI, ne s'en offusquerait pas puisque les panneaux en question ressemblent assez par leur format et leurs couleurs aux panneaux habituels pour pouvoir être acceptés comme «exception tolérable». Au même titre que la conseillère municipale qui s'en offusque. Et qui «projette de déposer une proposition de résolution pour revenir sur ce projet illégal qui divise plus qu'il ne rassemble». On lui rappellera toutefois qu'une résolution n'a strictement aucun effet et n'est qu'une opinion exprimée par le Conseil municipal. Et qu'une résolution du genre de celle projetée, et dont on n'a pas vu trace dans l'ordre du jour, n'a à peu près aucune chance d'être acceptée.



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