Fonds de tiroir
Le projet de budget 2021 du Conseil administratif de Genève prévoit la suspension des mécanismes salariaux du statut de la fonction publique. Comme manière de remercier les personnes qu'on avait unanimement applaudi ce printemps pour leur engagement en temps de crise sanitaire et sociale, c'est assez inventif...
La présidence du gouvernement genevois va
tourner. Ou re-tourner, vu qu'elle ne tournait plus (sauf en
bourrique). Deux législatures après avoir été instaurée par la
nouvelle constitution cantonale, la présidence quinquennale du
Conseil d'Etat a été abolie par le peuple dimanche dernier, à
une majorité écrasante (88 % des suffrages). On en revient
donc à Genève au tournus traditionnel : chaque magistrat.e est
président.e pendant un an. Et le département présidentiel est
supprimé. Et quasi-ment personne ne regrettre la prési-dence
quinquennale et son départe-ment présidentiel. C'est dire le
peu de sens que ça avait de les avoir instaurés. C'est con,
c'était l'une des rares innovations dont avait accouché la
constituante. A se demander à quoi elle a servi, la
constituante.
C'était une sacrée bonne idée du Conseil
d'Etat que d'annoncer une semaine avant le vote sur
l'initiative «Zéro pertes» qu'il voulait baisser de 1 % le
salaire du personnel de la fonction publique : ça a fait
passer (à 70 voix près) l'initiative. Sont finauds, nos
gouvernants : ils font semblant de combattre une initiative et
s'arrangent pour qu'elle passe. Enfoncé, Machiavel.
Dimanche, le taux de participation aux votations à Genève a été de 54,16 % (55,6 % en Ville). Il n'avait pas atteint ce niveau depuis mars 2018. Comme quoi, quand on pose des questions intéressantes, les gens sont nombreux à y répondre.
Aucune commune, aucun arrondis-sement
électoral genevois n'a accepté l'initiative de l'UDC pour une
immigration «modérée». C'est à Conches qu'elle a été repoussée
le plus massivement (78,48 % de «non») et à Chancy qu'elle l'a
été le plus mol-lement (52,84 % de «non»). Mais on ne peut pas
en déduire que la proximité de la frontière pousse à la
vouloir renforcer,
Gy et Vandoeuvres sont les seules communes à
avoir refusé d'assouplir la compensation de la suppression de
places de parkings en ville. Faudrait croiser ces résultats
avec la proportion de 4x4 (avec pare-buffles) dans les
véhicules des habitants de ces communes, ça pourrait donner
des résultats intéressants.
puisqu'à Veyrier l'initiative a été refusée à
plus de 75 % des suffrages. Et qu'elle a été acceptée dans des
cantons de Suisse centrale qui n'ont de frontières qu'avec
d'autres cantons de Suisse centrale.
Les communes de Collonge-Bellerive, de
Vandoeuvres et de Cologny sont les seules de Genève à avoir
accepté l'achat de nouveaux avions de combat. Faudra qu'on
leur explique qu'ils ne servent à rien contre les gauchistes
de la Ville.
Donc, la présidence du Conseil d'Etat de
Piogre va tourner annuellement, comme elle tournait naguère,
avant que saisie d'un tropisme vaudois, la constituante
genevoise, ait cédé à l'envie d'avoir la même tête à la
présidence du gouvernement pendant cinq ans. Du coup, Antonio
Hodgers, qui n'attendait que ça, va pouvoir céder sa
présidence. Il aurait dû la céder au plus ancien Conseiller
d'Etat en poste, mais c'est Pierre Maudet. Alors le Conseil
d'Etat a trouvé comme prétexte que Maudet avait déjà été
président du Conseil d'Etat pour choisir la règle de
l'ancienneté non dans la fonction mais en âge. Et c'est donc
Anne Emery Torracinta qui succédera à Antonio Hodgers, puis
Serge Dal Busco à Anne Torracinta, puis Mauro Poggia à Serge
Dal Busco. Et après ? Ben, y'aura les élections cantonales.
Quant au Département présidentiel, il va disparaître avec la
présidence quinquennale, et ses services vont être répartis
entre les départements spécifiques. Et tout le monde (ou
presque) est content. Sauf Maudet, probablement, et quelques
constituants navrés de voir leur idée géniale (et vaudoise)
balancée à la poubelle par plus de 80 % des votantes et
votants. Nous, on avait appelé à voter «blanc» à la nouvelle
constitution. Et donc à la présidence quinquennale. Et on a
donc voté «blanc» au retour à la présidence annuelle. C'est
dire si le sujet nous passionnait. Alors, pourquoi on vous en
cause ? Ben, parce qu'on avait une colonne à remplir. Ouala,
c'est fait.
A la direction cantonale du PLR genevois, on
avait eu une idée géniale : mettre le PLR de la Ville sous
tutelle. Et pour ça, modifier les statuts du parti pour que
l'Assemblée cantonale des délégués ait à valider le choix d'un
candidat au Conseil administratif dans «les com-munes de plus
de 50'000 habitants». On admire le «LES» communes de plus de
50'000 habitants, vu qu'à Genève, y'en a qu'une : la Ville...
Et dans toutes les communes, l'Assemblée des délégués devrait
valider le choix des alliances. On sait jamais, des fois que
le PLR local voudrait faire alliance avec «Ensemble à Gauche»
(on ricane, mais dans plusieurs villes, des candidats PLR ont
été soutenus par la gauche pour barrer la route à des
candidats MCG et ça n'a pas plu au PLR cantonal...). Seulement
voilà : cette tentative de remise au pas des sections locales
en général, et de celle de la Ville en particulier a suscité
une forte opposition au sein du parti. Et la réforme des
statuts a donc été repoussée, et un nouveau projet un peu
mieux foutu est attendu. Et finalement, même la direction du
parti cantonal est soulagée : un nouveau thème de discorde au
sein du PLR, après les «affaires» Maudet et Brandt, ça lui
paraissait pas indispensable. A moins de vouloir à tout force
ressembler à SolidaritéS.
On regarde la carte des votes sur l'achat de
nouveaux avions de combat pour l'armée suisse. Et on observe
que le maximum de votes favorables a été atteint en Suisse
centrale. Et qu'en revanche, à Genève, c'est non. Pourtant on
nous assurait que ces zavions, étaient indispensables pour
protéger la Genève internationale des terroristes. A Nidwald,
c'est sûr que l'argument a du mporter. Mais pas à Genève.
Amusant, non ?
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