Fonds de tiroir

 

Le président du Conseil d'Etat genevois a été testé positif à la Covid-19. Mais la comparaison avec Trump s'arrête-là : Hodgers, s'est lui-même placé en isole-ment. Et n'a jamais nié ni la réalité de la pandémie, ni la dangerosité du virus. Et n'est pas en campagne électorale.

Il paraît (c'est la «Tribune» qui nous le dit) qu'à Genève, «tous souhaitent l'élection d'Olivier Jornot» à la tête du Ministère public de la Confédération, en succession de Michael Lauber, poussé à la démission pour avoir un peu trop fricoté avec la mafia du sport-pognon. «Tous», c'est-à-dire tous les partis politiques (qui n'ont pourtant pas pris position). Pour des raisons toutefois assez différentes, puisqu' elles vont du «c'est le meilleur» à «qu'il se barre»... «Olivier Jornot fera un excellent procureur fédéral» assure l'udéciste Marc Falquet. Il fera «certainement du bon travail à Berne», confirme la démo-chrétien-ne Delphine Bachmann. Sa candida-ture est une «excellente nouvelle», jubile le PLR Murat Alder. Et à gauche, on est d'accord : «son approche très répressive de la petite criminalité (serait) moins problé-matique à Berne qu'à Genève» vu qu'un Procureur général de la Confédération n'a pas à s'en occuper, observe Pierre Bayenet (Ensemble à Gauche). Et qu'on sera donc «ravi qu'il quitte Genève», conclut le socialiste Alberto Velasco. C'est beau, c'est bon, de faire l'unanimité... et encore : on a pas demandé leur avis à Pierre Maudet et Simon Brandt...

En octobre 2017, l'Académie française sonnait le tocsin : un «péril mortel» menace la langue française : une «écriture inclusive» érigée en norme. Autrement dit, la mise à mort du privilège donné au masculin dans l'usage de la langue française depuis le 18e siècle. Les alarmes des académiciens avaient plutôt fait rigoler, surtout dans les contrées francophones qui n'en ont pas grand chose à cirer des ukazes de l'Académie gauloise. Des contrées où on a continué à, un peu, «dégenrer» la langue. Où on avait des députées, des présidentes, des pasteures, avant même qu'on pense à imaginer en France qu'on puisse en avoir qui ne soient pas seulement les épouses méritantes des députés, des présidents et des pasteurs (pour les curés, ça posait pas de problème). Donc, en mars dernier, l'Université de Genève a pondu une directive fixant les cinq règles d'une rédaction non-sexiste de toutes ses commu-nications officielles : d'abord, la féminisation des noms de métiers, des titres et des fonctions, par une terminaison féminine au radical du mot. Faut juste choisir la terminai-son : une professeure ou une professoresse ? une auteure ou une autrice ? l'usage tranchera, sans doute... ensuite. l'utilisation de mots englobants incluant hommes et femmes : une classe, un corps, un personnel, des membres... ensuite, utiliser l'infinitif d'un auxiliaire : être titulaire d'un doctorat, plutôt que docteur (ou doctoresse)... et encore, pratiquer la «double flexion» et l'accord de proximité : les vice-recteurs et vice-rectrices sont nombreuses, les doyennes et les doyens sont nombreux... enfin utiliser la forme contractée avec trait d'union ou barre oblique : étudiant-e, collaborateur/trice. De toute façon, on écrira toujours comme on veut. Ouala. Parce que la langue, elle n'appartient à personne d'autre qu'à celles et ceux qui l'utilisent. Non mais.

Le Conseil d'Etat a transmis au député socialiste Diego Esteban, qui la lui avait demandée, la liste des infractions à la législation routière commises en 2019 à Genève : sur 720'009 infrac-tions, 684'017 (95% du total), ont été commises par des automobilistes. Et 1031 (0,14 %) par des cyclistes. Les cycloterroristes genevois, c'est rien que des mollachus.


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