Fonds de tiroir

 Le Conseil municipal de la Ville de Genève ayant voté une résolution de soutien aux Arméniens du Haut-Karabakh, une Fédération des associations turques de Suisse romande, tendance nationaliste, kémaliste, a envoyé à toutes les élues et les élus du parlement municipal une bafouille de quatre pages pour leur dire que ce vote n'avait aucune importance, et que la Turquie n'était pour rien dans l'offensive de l'Azerbaïdjan contre le Haut-Karabakh, ce qui justifie sans doute qu'une fédération d'associations turques défende la position de l'Azerbaïdjan. Mais bon, recevoir une bafouille de quatre pages qui nous dit que ce qu'on a voté sur une question qui ne nous regarde pas n'avait aucun intérêt, finalement, ça nous rassure : on est vraiment le parlement de la capitale mondiale du monde mondial...

Un canard dont on ignorait l'existence, «The Epoch Times», édité par des Chinois opposés au régime de Pekin, a dressé la liste, fort intéressante, des dirigeants chinois de grandes institutions interna-tionales. Une liste considérable, qui permet de mesurer l'influence croissante de la Chine dans les relations internationales -une influence facilitée par le repli américain, voire parfois le retrait pur et simple des USA de ces organisations. Donc, les directeurs généraux adjoints de l'OMS et de l'OMPI (propriété intellectuelle), les secrétaires généraux de l'UIT (télécoms) et de l'OACI (aviation civile), le secrétaire général adjoint de l'OMM (météorologie), les directeurs généraux de la Banque Mondiale et de l'ONUDI (déve-loppement industriel), les directeurs généraux adjoints du FMI, de l'OMC et de l'Agence internationale de l'énergie atomique,  la vice-présidente de la Cour internationale de justice, le directeur exécutif de l'OMT (tourisme) et le vice-président de la Banque Mondiale... ben c'est toutes et tous des Chinois et des Chinoises... Y'en a, à Pekin, qui peuvent être contents de l'isola-tionnisme trumpiste : il laisse des places libres qu'on peut occuper sans avoir besoin de se battre beaucoup...

Ah non, alors ! Qu'on ferme les coiffeurs à cauwse du covid, on s'en fout... mais que La Gaïté ferme parce que patronne, 84 ans aux prunes, ne trouve pas de repreneur (ou -euse), non, ça, ça passe pas. Déjà qu'on peut plus y trouver ce qu'on y achetait compulsivement (fluide glacial, bombe puante, ampoules lacrymo-gènes, pétards pyratt) quand on était au collège d'à côté (même qu'on s'est fait lourder du collège à cause de ça), alors si en plus elle ferme, la Gaîté, c'est toute notre folle jeunesse qui fout le camp. Alors, si quelqu'un qui nous lit est d'accord de reprendre la Gaïté, qu'il le dise à Madame Monique...

En Ville de Genève comme au plan cantonal, le premier projet de budget présenté par l'Exécutif prévoyait, pour réduire le déficit, de suspendre les « mécanismes salariaux » prévus par le statut du personnel. Mais contrairement (du moins pour le moment) au Conseil d'Etat, le Conseil administratif est revenu sur cette intention, et a rétabli ces mécanismes pour le personnel municipal et celui de la petite enfance. Il a également alloué davantage de moyens financiers pour répondre à l’urgence sociale. Bon, il lui reste encore quelques allocations de ressources aux acteurs culturels non institutionnels à augmenter, mais là, quand même, les rectifications appportées au premier projet de budget sont à saluer. Alors, on salue, parce que c'est un bon début. Et une bonne réponse à la mobilisation du personnel. Et ça prouve que ça sert à quelque chose d'avoir un exécutif de gauche, non ?

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