Fonds de tiroir

 C'est le printemps, on vous dit. Même le printemps de la culture, après un long, long hiver. Et donc, les cinémas ont rouvert. Et d'entre eux, ceux, indépendants, qui ont été rénovés, en huit ans, grâce au soutien de la Ville : le City, le Cinélux, le Nord-Sud et, les tous derniers, les Scala. Les Eaux-Vives ont de la chance : deux cinémas tous beaux, tous neufs (le City et les trois salles des Scala). Et si ces cinémas indépendants ont pu être rénovés, c'est d'abord parce qu'un instrument existait qui a permis d'empêcher qu'ils soient fermés, désaffectés et peut-être détruits pour faire place à des commerces plus rentables: les plans d'utilisation du sol, qui maintiennent l'affectation d'un lieu. Et c'est ensuite parce que la Ville a financé, par l'intermédiaire de Fonction Cinéma, leur rénovation. Et que le Conseil municipal a donc voté le crédit nécessaire. Inutile d'ajouter que les plans d'utilisation des sols ne font pas plaisir à la droite municipale. Et que le crédit pour leur rénovation a dû, au Conseil municipal lui être imposé par la gauche et le PDC. Inutile d'ajouter, mais on ajoute quand même. Pour le plaisir. Et notre petite gloriole politique. Avec le combat, vain-queur, pour sauver le Plaza, elle pourra s'en nourrir.

Petit retour en arrière sur une élection cantonale intéressante : celle du Grand Conseil et du Conseil d'Etat neuchâtelois. Inté-ressante, parce qu'elle a fait du parlement neuchâtelois le plus fémi-nin de Suisse, un parlement à majorité féminine, avec 58 % des sièges occupés par des députées, la moyenne suisse étant de 31,8 % (Genève et Vaud se situant à 32 %). Cette progression des femmes a été particulièrement marquante chez les deux partis dominants du canton, le PLR et le PS. Au PLR, la propor-tion de femmes élues a plus que doublé, passant en quatre ans de 16,3 % à 40,6 %. Au PS, qui avait lancé en mars une initiative populaire pour la parité sur les listes électorales et présentait donc 51 femmes et 49 hommes, c'est carré-ment les trois quarts des sièges qui se-ront occupés par des femmes. Chez les Verts et les Verts libéraux aussi, d'ailleurs. La nouveauté de cette élection, c'est donc la progres-sion des femmes sur les listes de droite, celles de gauche ayant tou-jours été plus importante. Reste la question la plus politique que cette progression pose : «Est-ce qu'un parlement plus féminin prendra des décisions plus féministes ?», s'interroge la députée du POP Sarah Blum. Bonne question, camarade. Et la socialiste Martine Docourt de résumer : «l'important est d'avoir un gouvernement qui défende une politique favorable aux femmes», et donc un gouvernement à majorité de gauche, puisque, constatait Solenn Ochsner, du collectif de la Grève féministe, certains hommes de gauche sont davantage prêts à nous écouter et à porter nos reven-dications que certaines femmes de droite». Comme la candidate PLR Crystel Graf, contre laquelle la gauche et les Verts libéraux soute-naient la candidature... d'un homme, le Vert Roby Tschopp. Qui a donc été battu, l'électorat féminin s'étant mobilisé pour une femme, pas pour le féminisme... Et en même temps que la PLR était élue et faisait basculer la majorité au gouvernement, les électrices et teurs élisaient à la fois une majorité de femmes et une majorité de droite (si on y intègre le Centre et les Verts libéraux) au parlement. Vous avez suivi, au fond de la classe, près du radiateur ? Voue devriez...

Allez, un peu d'arithmétique élémentaire pour animer les débats autour des arbres qu'on abat, qu'on plante et qu'on replante, et de l'urgence climatique. Sachant qu'il y a un peu plus de 500'000 habitants et tantes à Genève, que chacun.e (nourrissons et subcla-quants compris) relâche en moyenne  14 tonnes de CO2 dans l'atmosphère par an, qu'un arbre adulte n'en séquestre que 20 kilos par année, combien de millions d'arbres adultes va-t-on devoir importer et planter dans le canton pour arriver, comme prévu, à réduire de 95 % l'empreinte carbone du Genevois moyen et de la Genevoise moyenne d'ici 30 ans ? Et comment envoyer vos réponses à qui de droit en n'utilisant ni papier (faut couper des arbres pour en produire) ni ordinateur, ni tablette, ni smartphone (la production et l'utilisation de ces machins émettant du CO2 en quantité considérable) ?

L'initiative pour une 13e rente AVS, lancée par l'Union Syndicale Suisse le 5 mars, a abouti, quatre mois avant le terme du délai de récolte de signa-tures, et malgré les restrictions sanitai-res à cette récolte. On votera donc, et on espère bien, comme le président de l'USS, Pierre-Yves Maillard, pouvoir voter «au plus tard» dans les deux ans. Dans un  pays où les rentes cumulées de l'AVS et du 2e Pilier ne dépassent pas, en moyenne, 3500 francs, ça n'est pas trop demander, quand même...

La Chambre constitutionnelle de la Cour de Justice genevoise a jugé, après un recours des opérateurs téléphoni-ques Swisscom, Salt et Sunrise (exceptionnellement alliés pour l'oc-casion -et leurs intérêts), contraire au droit fédéral la loi adoptée en 2020 par le Grand Conseil, et décrétant un moratoire sur l'installation des an-tennes de téléphonie en 5G. Bref, le gel de la 5 G est gelé par le tribunal, au nom de la primauté du droit fédéral sur le droit cantonal (en l'occurrence, l'ordonnance fédérale contre le rayon-nement non-ionisant, et l'obligation faite aux opérateurs de mettre en place un réseau couvrant tout le territoire, sans exclure la 5G), au-delà duquel le droit cantonal ne peut pas aller. Ouala. On attend maintenant la 6G, la 7G et les NG suivantes. Notre brave Nokia en 2 G, on va pouvoir le fourguer à des bergers Peuls ou des chasseurs Inuits.


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