Fonds de tiroir

 La «loi Covid», qui  pérennise les mesures  prises par la Confédération en usant du «droit de nécessité» pour atténuer les conséquences sociales et économiques de la pandémie et des mesures prises pour la combattre, a été largement acceptée par le peuple, à qui elle était soumise parce qu'un complot de complotistes avait lancé un référendum contre elle.  Certes, les mesures prises jusqu'à présent restent insuffisantes (la plupart des pro-positions socialistes d'indemnisation totale des travailleuses et des tra-vailleurs à bas salaires, de réduction des loyers, de soutien aux acteurs de la culture, ont été refusées par la droite), mais si la loi avait été refusée, même ces mesures insuffisantes auraient été privées de base légale le 26 septembre, et n'auraient pu être reprises dans une nouvelle loi urgente. Donc, plus de chômage partiel, d'allocations pour pertes de gains, d'aides fédérales au secteur culturel et aux entreprises. Les salariés et les petits indépendants auraient été les premières victimes de ce défaut de responsabilité sociale. Le référendum contre la loi Covid avait été lancé par des gens qui disaient vouloir s'en prendre aux mesures sanitaires prises pour lutter contre la coronapandémie : masques, confine-ments, fermetures de commerces... mais la loi Covid n'a rien à voir avec ces mesures, prises dans le cadre de la loi sur les épidémies (acceptée par le peuple en 2013). En revanche, elle a tout à voir avec les mesures prises pour atténuer les effets des mesures sanitaires, puisqu'elle les rend légalement possibles : aides à fonds perdus, prêts sans intérêts, chômage partiel, allocations pertes de gains, soutien au sport, à la culture, au tourisme, aux PME, aux indépen-dants, aux intermittents etc... C'est tout cela que menaçait le référendum... En votant «oui», on a seulement voté pour que la Confédération puisse continuer à faire son boulot de soutien aux victimes de la crise sociale provoquée par la crise pandémique. Même si elle aurait pu et pourrait encore en faire plus, et le faire mieux. 

Avis aux populations des confins de la civilisation : mercredi, évitez Genève, ça va être invivable, parce que Biden et Poutine se pointent pour rencontrer Perler et Dal Busco : zone sécuritaire englobant la rade et les quais, plus les parcs La Grange et des Eaux-Vives, fermeture des parcs, du pont du Mont-Blanc (pourtant pavoisé aux couleurs russe et étasunienne), de la plage des Eaux-Vives, de l'île Rousseau (les zautorités ont quand même précisé que les habitants du secteur bouclé pourront tout de même y accéder s'ils peuvent prouver qu'ils y habitent...), arrêt des chantiers, interdiction de la navigation dans la rade et de la baignade aux Eaux-Vives et aux Pâquis, interdiction de l'utilisation de drones dans tout le canton du 14 au 17 juin, inter-diction de toute manif sur la rive-droite de la Ville et au Grand-Saconnex (faudra manifester à Plainpalais) et de tout cortège en ville, fermeture de toutes les buvettes et de tous les glaciers et bistrots des quais, conseil pressant aux entrepri-ses et à leur personnel de privilégier le télétravail durant toute la journée du 16 juin, évacuation des bagnoles de toutes les places de parc des rues proches des parcs, installation de canons de DCA et de radars de surveillance sur les quais de la rive-gauche, fermeture des aérodromes d'Annemasse et de la Côte et des parcs... Décidément, il a de drôles d'idées, l'Office du Tourisme... A part ça, 95 % des forces de police genevoises seront mobilisées pour protéger Joe (qui passera  une nuit à l'Intercontinental) et Volodia (qui ne pioncera pas chez nous). Donc, si vous avez un casse en vue, faites-le mercredi, vous devriez être peinards. A la fraîche. Décontractés.

Salut fraternel aux Bâlois (de la Ville) : non seulement ils ont bien voté aux fédérales, en refusant la loi antiterroriste et en acceptant les initiatives antipesticides, mais en plus ils ont accepté, premier canton alémanique, l'instauration d'un salaire minimum de 21 francs de l'heure (plus bas qu'à Genève, mais comme y'en a point comme nous, on ne le leur reprochera pas). Il y a donc en Suisse cinq cantons qui ont instauré un salaire minimum. Plus que vingt à convaincre. Courage...

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