Fonds de tiroir

 Faut pas croire que les partis communistes ont disparu des élections ou n'y font que des résultats calamiteux. Y'en a un qui vient d'obtenir près de 20 % des suffrages, de progresser de sept points en cinq ans et de devenir le principal parti d'opposition au parti majoritaire. Bon, d'accord, c'est en Russie, les élections ont été gagnées par le parti de Poutine avec près de 50 % des suffrages, les urnes ont été bourrées, le vote électronique mani-pulé et des observateurs virés des bureaux de vote, mais quand même, qu'un cinquième de l'électorat russe vote pour le PC, c'est soit un symp-tôme d'amnésie, soit le constat d'un état assez calamiteux de l'état de la démocratie en Russie. De la quoi, où, vous dite ? de la démocratie en Russie ? Zêtes un comique, vous...

A Neuchâtel, on a voté sur le statut des communautés religieuses. Et donc des modalités de la laïcité, dont le canton est le seul avec Genève à faire un principe constitutionnel. Le Conseil d'Etat et le Grand Conseil proposaient d'ouvrir à d'autres cultes que les trois reconnus officiellement (le protestant, le catholique romain et le catholique chrétien, comme à Genève) la possibilité d'une recon-naissance officielle (qui, soit en dit en passant, est en soi contradictoire de la laïcité), rendant possible un prélèvement par l'Etat d'un impôt religieux volontaire, un enseignement religieux dans les locaux scolaires et une aumônerie dans les prisons et les hôpitaux.  La décision d'officialiser un culte aurait appartenu au Grand Conseil et serait donc soumise à référendum facultatif (on voit d'ici le genre de débat que cela susciterait...). Mais un comité a précisément lancé un référendum contre cette proposition : il voulait que la recon-naissance d'un nouveau culte soit soumise à référendum obligatoire. En d'autres termes, faire obligatoirement voter les chrétiens sur la recon-naissance par exemple (pris au hasard) des musulmans, alors que l'union neuchâteloise des communautés mu-sulmanes avait fait savoir qu'elle n'était pas intéressée par une recon-naissance. Bref, après un référendum lancé par le PLR et l'UDC (laquelle voulait rendre obligatoire de prê-cher dans une langue nationale -en romanche, ça irait ?), le peuple a refusé la loi, ce que le Centre et le POP, partisan d'une solution «administra-tive«» et non politique lui recom-mandaient également. Mais quand diable admettra-t-on (y compris à Genève) que l'Etat, s'il respecte le principe de laïcité, n'a pas à recon-naître une religion, et surtout pas à en reconnaître certaines et pas d'autres ?

Idéologue de l'extrême-droite française et ayant fui à Lausanne les poursuites le visant en France, où il ne peut être extradé puisqu'il est franco-suisse, Alain Soral a élargi sa cible : il y a ajouté les homosexuel.le.s aux juifs et juives. Et se dit «harcelé» par la communauté LGBTQ+. Et s'en prend nommément et person-nellement à la journaliste Cathy Macherel (de la «Tribune de Genève» et de «24 Heures»), qu'il présente comme une «grosse lesbienne» dans une vidéo publiée sur son site internet, et qui a récolté une centaine de commentaires de la même eau : la journaliste est une «dégénérée», une «désaxée», une «goudou Malsaine»... Bon, ben voilà, on a trouvé encore plus con que Soral : ses suiveurs.

Le fameux sommet Biden-Poutine du 16 juin dernier, qui a fait autant de pub à Genève, il lui a coûté combien, à la capitale mondiale du monde mondial? On sait pas, mais un chiffre provisoire a été donné par le Conseil d'Etat pour les seules dépenses cantonales : au moins 5,167 millions. Sans compter, donc, les dépenses fédérales, et celles de la Ville, qui avait mis les petits plats dans les grands à la Villa La Grange. On attend donc, avec gourmandise, d'en savoir plus. 

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