Fonds de tiroir

 Selon une étude de 2021 de la HES du Nord-Ouest, le capital moyen d'un.e célibataire passe de 400'000 à 600'000 francs entre 65 et 90 ans. Les couples âgés de 90 ans arrivent même en Suisse à un million de fortune moyenne, alors que la tendance générale est rigoureu-sement inverse dans la plupart des pays comparables. Ce qui explique la situation particulière des vieux Suisses et des vieilles Suissesses, c'est le montant élevé des héritages (90 milliards de francs par année en tout), et le fait que le vieillissement de la population a pour conséquence que des retraités héritent de leurs propres parents... Bon, faut quand même ajouter qu'il reste des pauvres vieux dont les parents sont tout aussi vieux qu'eux, et qui n'en héritent donc pas plus que leurs enfants n'héritent d'eux-mêmes. A part de dettes s'ils n'ont pas répudié leur héritage. Leur héritage, pas leurs parents, hein...

Zemmour assurait qu'il allait se retrouver au deuxième tour grâce à un «vote caché» en sa faveur, que les sondages ne prenaient pas en compte. Au premier tour, il se retrouve largué à 7 % des suffrages. Y'avait bien un «vote caché». Le problème, c'est qu'il l'est resté, caché. Zemmour se rêvait en «Poutine français». On se prend alors à rêver d'un destin zemmourien pour Poutine.

Malgré un taux de participation qui plafonne à 37,6 %, les élections vaudoises ont fait saliver la droite genevoise. Du moins le PLR. Parce qu'en effet, une liste commune de presque toute la droite vaudoise lui a permis, avec une caution centriste, de piquer un siège à la gauche et de récupérer ainsi la majorité des sièges au gouvernement (désormais formé de 3 PLR, 2 PS, un Vert et une centriste, et toujours de cinq femmes sur sept). La liste commune de la droite vaudoise allait du Centre (PDC) à l'UDC, et sa victoire s'est faite sur le dos de l'UDC et au profit du Centre, qui ne pèse politiquement rien dans le canton (il n'a plus aucun député au Grand Conseil) mais dont la candidate, Valérie Dittli, est quand même élue, alors que le candidat de l'UDC, Michaël Buffat, candidat d'un parti solidement implantée hors des villes, se prend une veste (d'armailli, la veste) et sort dernier de toutes et tous les candidat.e.s. C'est la cinquième veste que se prend l'UDC dans ses tentatives de revenir au Conseil d'Etat.  La droite vaudoise unie avec l'UDC gagne donc une majorité sans l'UDC qui lui a servi de porteuse d'eau électorale. Ce à quoi l'UDC genevoise refuse de se résigner. Elle veut bien rouler pour le reste de la droite, mais à condition que le reste de la droite roule aussi pour elle. Genre «je te prête mon tricycle, tu me prête ton cyclorameur». OK, d'accord, elle est un peu datée, ma métaphore.

Si les départements français voisins de Genève avaient été les seuls à voter au premier tour de la pré-sidentielle, le second tour aurait opposé Macron et Mélenchon... Dans les 177 communes françaises de la  «Grande Genève», Macron obtient 30.36 % des suffrages, Mélenchon 20,24 % et Le Pen 19,91%. Zemmour est loin derrière avec 8%. Bon, on peut le re-constituer, le département du Léman avec Genève comme préfecture : son électorat est tout à fait fréquentable.

Des dizaines de milliers de résidents genevois ont le droit de vote en France. Aucun dans le canton de Vaud. Etonnez-vous après ça qu'on ait beaucoup plus suivi l'élection présidentielle française que l'élection cantonale vaudoise, dimanche. Ah, y'avait une élection dans le canton  de Vaud ? C'est où, ça ? Ah ouais : au sud de Besançon.

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