Brèves de comptoir
Le Tribunal de police de Lausanne a acquitté six militantes féministes accusées d'«habillement contraire à la décence ou la morale publique», parce qu'elles avaient manifesté seins nus le 8 mars 2021, lors de la journée internationale de lutte pour les droits des femmes. En revanche, elles ont été amendées de 150 balles d'amende et de 100 balles de frais de justice pour participation à une manif interdite. L'important, c'est que manifester torse (et seins) nus n'est donc pas plus amendable quand c'est une femme qui mani-feste que quand c'est un homme (ben oui, les hommes ont des seins, s'ils n'ont pas de mamelles). D'ailleurs, la police n'avait demandé qu'aux femmes de se «couvrir», pas aux hommes qui manifestaient avec elles. Bon, une bonne chose de faite. Prochain combat, le droit des hommes d'aller à la piscine en burkini. Non, on rigole, là...
Le Grand Conseil genevois a décidé de doter possiblement la République de Procureurs extraordinaires, forcément extérieurs au canton et forcément déjé procureurs d'un autre canton ou de la Confédération, pour instruire les dossiers dans lesquels un membre du Ministère public est partie à une procédure pénale. A la place des procureurs en place à Genève, on serait vexés : ne sont-ils pas déjà, tous autant qu'ils sont, extraordinaires ?
C'est la votation du siècle, et c'est même pas
une votation municipale, cantonale, fédérale. Mais nationale
quand même : la Migros consulte ses coopérateurs, coopérative
régionale par coopérative régionale, sur la question
taraudante : nous donnez-nous le droit de vendre de l'alcool
dans nos maga-sins ? Parce que jusqu'à aujourd'hui, la Migros
se l'interdit, conformément au choix de son fondateur,
Gottlieb Duttweiler, qui voulait que son ent-reprise ne vende
ni alcool, ni tabac. Mais les dirigeants actuels de la Migros
n'en peuvent plus, de cette restriction, qui les prive de
clients ou incite ceux qu'elle garde à aller compléter leurs
achats à la Coop d'à côté, que ça ne gène pas de vendre de la
bibine et de la clope. Faut dire que chaque année, on achète
pour plus de deux milliards et demi de francs en alcools
divers, en Suisse. Mais rien à la Migros. Seule-ment dans ses
sous-traitants et les ma-gasins de la chaîne Denner, qu'elle a
racheté. Parce que Duttweiler, il a interdit l'alcool et le
tabac, mais pas l'hypocrisie. Du coup, plusieurs coop-ératives
régionales en profitent pour plaider en faveur de
l'autorisation de la vente d'alcool ( les coopératives Migros
de Genève, de Fribourg, de l'Aar ne donnent pas de mot d'ordre
et laissent leurs coopérateurs choisir sans les orienter) :
"pouvoir tout acheter dans un magasin est à notre avis dans
l'air du temps" (Migros Suisse orientale), il faut offrir un
assortiment complet à (la) clientèle et lui permettre de faire
ses courses en une seule fois dans un même lieu (Migros Vaud,
Lucerne, Zurich ), «l'alcool ne représente plus aujourd' hui
le fléau social d'autrefois» (Migros Valais), «Migros doit
évoluer avec son temps» (Migros Tessin). Prochaine vo-tation
Migros : le droit de vendre du tabac ? du cannabis avec THC ?
de la coke... euh. non, ça, c'est seulement pour la Migros de
Romont.
La proposition du parlement et du Conseil national de substituer le principe du consentement présumé au don de ses organes au principe, actuellement en vigueur, du refus présumé, a donc été acceptée par le peuple suisse (à une majorité con-fortable de 60,2 %). Mais pas dans tous les cantons : les deux Appenzell, Schaffhouse et Schwytz ont refusé la proposition. Qui a été acceptée à une bien plus forte majorité en Romandie et au Tessin qu'en Alémanie : tous les cantons romands l'ont acceptée à plus de 70 % des suffrages, les cantons alémaniques étant en moyenne une vingtaine de points plus bas. Bon, ben qu'ils se les gardent, leurs organes, on n'en veut pas. Na !
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