Elections cantonales genevoise : le PS et les Verts confirment leur alliance
Vers un an de campagne
Entamer une campagne électorale un
an avant les élections, est-ce prendre trop d'avance ? C'est
sans doute prendre le risque de lasser l'électorat, mais c'est
aussi prendre le temps de développer un programme, de le
défendre, d'insister sur ses priorités. Tel est le point de
vue de la gauche genevoise : les socialistes et les Verts ont
désigné samedi leurs candidates et leurs candidats au Conseil
d'Etat, les socialistes ont également formé leur liste pour le
Grand Conseil (67 candidates et candidats, pas moins) et les
deux partis ont décidé de reconduire leur alliance pour les
deux élections, la parlementaire et la gouvernementale, et ont
accepté le principe d'une cinquième candidature de gauche pour
le Conseil d'Etat, celle qui serait présentée, si elle en
décide ainsi (ce qu'on s'autorisera à souhaiter, parce que
cela contribuerait à nous ancrer à gauche), par la coalition
"Ensemble à gauche", formée, aux dernières nouvelles, par
SolidaritéS, le Parti du Travail et le DAL, qui présentera une
liste unitaire pour le Grand Conseil -sans, toutefois,
s'ouvrir à "Résistons", la dernière scission en date de la
gauche de la gauche genevoise, rétive à se réintégrer dans une
coalition dont elle s'est séparée et dont elle refuse les
règles de fonctionnement... tout en se prévalant toujours d'en
être, ou de l'être...
Non pas vendre des candidates et des candidats, mais défendre un projet politique
Les socialistes genevois présenteront donc à l'élection du Conseil d'Etat les candidatures de Thierry Apothéloz, ministre sortant, et de Carole-Anne Kast, membre de l'exécutif municipal d'Onex (dont elle sera Maire dans dix jours), aux côtés des deux ministres vert.e.s déjà en place, Antonio Hodgers et Fabienne Fischer, et, peut-être, d'un candidat ou d'une candidate d'"Ensemble à Gauche". On aurait pu présenter trois candidates et candidats, mais on a renoncé à le proposer : ça aurait compliqué l'alliance avec les Verts, indispensable pour maintenir la majorité de gauche au Conseil d'Etat, conquise lors de l'élection partielle de l'année dernière. Une majorité de gauche depuis un an ? Mais, grinçait déjà Le Journaliste avant l'élection de Fabienne Fischer, "le Conseil d'Etat est déjà à gauche" puisque le démo-chrétien (pardon : le centriste) Serge Dal Busco a trahi son camp pour celui des Verts et des socialistes. Et que même la PLR Nathalie Fontanet mène une politique de gauche. Restait bien, après cette double trahison, deux ministres de droite, mais Pierre Maudet n'ayant pas réussi à se faire réélire, la droite n'est plus représentée que par Mauro Poggia (et encore, faudrait lui faire passer un examen de conformité aux critères du label de vrai ministre de droite, à celui-là). Un vrai Conseil des commissaires du peuple, le Conseil d'Etat genevois, on vous dit. Nous, avouons-le, on n'avait rien vu de ce basculement. Et un an plus tard, on hésite encore à y croire.
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