Brèves de comptoir

 L'hebdo patronal «Entreprise» a trouvé, dans son édition du 8 juillet, un argument imparable en faveur de la contre-réforme AVS-21 : «le bonheur est dans la vieillesse». Vous ne voyez pas le rapport ? Nous non plus, d'autant que l'argumentation est... comment dire... étrange : on nous explique que les années de retraite se passent désormais «avec un niveau de satisfaction très élevé», comme quand on a vingt ans mais pour des raisons différentes : à vingt ans, c'est parce que «l'avenir et tous les possibles s'ouvrent à nous», et à partir de la soixantaine c'est parce que «l'altruisme, la capacité à lâcher prise et la gratitude s'installent». Et que «la vieillesse est aussi caractérisée par le bonheur de transmettre son savoir aux autres générations, ce qui est une source de profond bien-être» (c'est dire si on prend notre pied au Conseil municipal quand on s'adresse à nos jeunes collègues). Et l'édito du canard patronal de poursuivre : «en prenant de l'âge, les individus agissent de plus en plus avec sagesse, c'est-à-dire qu'ils se concentrent sut l'essentiel, de manière positive». Ouais, c'est tout nous, ça. Mais alors, si tout baigne dans le bonheur pour les retraités (même ceux qui touchent le minimum AVS, n'ont pas de 2e pilier et doivent se débrouiller avec 2500 balles par mois, prestations complémentaires comprises ? Ouais, même), on se demande pourquoi les syndicats patronaux militent pour la retraite à 65 ans pour les femmes, puis 67 ans pour tout le monde : ils devraient plutôt se battre pour la retraite à 60 ans, et cinq ans de bonheur en plus, non ?

Le Tribunal pénal fédéral de Bellinzone a acquitté, après dix jours de procès les anciens patrons du foot mondial, Sepp Blatter (ex-président de la FIFA) et Michel Platini (ex-patron de l'UEFA) des chefs d'accusation (escroquerie, abus de confiance, gestion déloyale, faux dans les titres ) qui pesaient sur eux : s'être arrangés entre eux avec un contrat oral pour que Platini reçoive de la FIFA, sans justification et en mettant à mal ses finances de la FIFA, 2,2 millions de francs que Platini explique comme étant le reste de son salaire (d'un million par an) de conseiller de Blatter. Le Tribunal ne les a pas vraiment innocentés, ni ne les a vraiment crus, il a seulement consi-déré que des preuves  «confinant à la certitude» manquaient de leur culpa-bilité. Et comme le doute doit profiter à l'accusé, les deux compères ont été acquittés, alors même que ce qui tient lieu de  «justice» au sport interna-tional, la commission d'éthique (on ne rigole pas, au fond de la salle) de la FIFA, le Tribunal arbitral du sport, et même la Cour européenne des droits de l'homme, les avaient sanctionnés. Le Ministère public de la Confé-dération requérait un an et 8 mois avec sursis pour chaque accusé, il repart non seulement bredouille, comme la FIFA, mais la Confédéra-tion doit même payer plus de 130'000 balles de frais de procédure, plus de 100'000 balles à Blatter pour ses frais d'avocat et pour tort moral et presque 150'000 balles à Platini pour ses frais d'avocat. Platini voyait dans l'accu-sation qui le frappait un complot visant à l'empêcher de succéder à Blatter à la tête de la FIFA et de fa-voriser l'élection de l'actuel président de ladite FIFA, Gianni Infantino, visé depuis deux ans par une procédure pour ses rencontres avec le parquet fédéral -des rencontres qui ont fait tomber le Procureur général de la Confédération, Michael Lauber. Donc, «vive le foot, école de fair-play». Et surtout, de circulation du pognon. 

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