Soutien au PS à des associations "dégrappeuses de bitume" : "TOUS LES MOYENS, MÊME LÉGAUX"
Sur les rézosocios, l'Amer
Journaliste et un député PLR s'énervent : le premier trouve
"hallucinant" qu'un "parti responsable présent depuis plus d'un
siècle dans la vie politique suisse" décide "de se mettre en
marge des lois de la République" en se rendant complice des
actes de "militants transgresseurs de l'ordre juridique". Comme
si c'était une nouveauté, comme si les socialistes (et toute la
gauche) n'avaient pas depuis 150 ans soutenu des
actions illégales -mais légitimes : des grèves, des
occupations, des manifestations, comme si nous n'avions pas
toujours marché sur deux jambes : celle de la légalité, celle
de la légitimité. Et usé de "tous les moyens, même
légaux" (l'expression est de Léon Blum, gouvernemental s'il en
fut -et il le fut sans doute trop) pour conquérir des droits et
des libertés qui paraissent aujourd'hui si évidentes (comme ceux
et celles que contenait le cahier de revendication de la Grève
Générale de 1918, action suprêmement illégale) qu'on en oublie
quelles luttes en ont accouché...
Accessoirement, un parti politique est libre de soutenir quelque association légale qu'il veut (Survap et ActifTrafic sont des associations légales, au cas où il faudrait le rappeler), et ces associations libres de faire de ce soutien ce qu'elles veulent, dès lors qu'il n'est pas affecté à telle ou telle action en particulier. Et le soutien du PS-Ville aux deux associations en question ne l'est pas, affecté -pas plus au paiement d'une amende ou des frais de "regrappage" bitumier qu'à quoi que ce soit d'autre... On ajoutera que les ressources utilisées pour ce soutien, c'est bien grâce à la droite municipale qu'on les doit (les associations devraient d'ailleurs les en remercier) : c'est elle qui, convoquant pour se faire mousser une séance inutile du Conseil municipal, ont contraint la Ville à verser aux membres du Conseil et à leurs partis des jetons de présence qu'ils n'avaient nullement sollicités. La séance était inutile ? autant que les prébendes l'accompagnant soient, elles, utiles à quelque chose. Dès lors, amis et collègues de la droite, n'hésitez donc pas à en reconvoquer une autre, de séance extraordinaire, et de la même eau (plate) que celle de juillet, et de nous procurer à nouveaux des jetons de présence à redistribuer à d'autres associations militant pour un changement radical de politique environnementale, énergétique, des transports, d'aménagement, et qui ont besoin d'un soutien. "Extinction Rébellion", par exemple...
Et puis, il y a le fond de
l'affaire (car, oui, elle a un fond, sous le bitume) :
l'urgence climatique, la probabilité d'une augmentation de
2,5°C de la température annuelle moyenne à Genève dans les
dix ans à venir, celle d'un triplement à Genève des "jours
tropicaux" d'ici 2050, l’inégalité
persistante de la végétalisation des différents quartiers de
la Ville. Dans un tel contexte, que
signifiait (et à qui le signifiait-elle) l'action des
associations "coupables" du "dégrappage" pâquisard, et que
signifie donc le soutien que peut leur apporter un parti
politique ? Des habitants des Eaux-Vives demandent "à se
réapproprier l'espace public" alors que les aménagements
temporaires de restriction de la circulation dans trois de leurs
rues, cette question : qu'est-ce qu'on attend pour dégrapper ?".
Qu'est-ce qu'on attend pour que la Ville dégrappe ? Survap et
ActifTrafic ne voulaient pas attendre. En dégrappant
elles-mêmes, ces deux associations ont rappelé au
Conseil administratif ses propres engagements, et en exprimant
son soutien matériel aux actions (mêmes légales) des
associations d'habitants en faveur d'une améliorations des
conditions de vie dans leurs quartiers, de leur végétalisation,
de leur rafraichissement, de leur accès à l'eau libre et de la
réduction de l'emprise du stationnement des véhicules motorisés
sur le domaine public, le PS a formulé ce même rappel dont il a
fait avec Ensemble à Gauche une motion, qui sera déposée
aujourd'hui au Conseil municipal, et qui demande au Conseil
adminisratif
- d'apporter tout le soutien possible aux actions des associations d'habitants en faveur d'une améliorations des conditions de vie dans leurs quartiers, de leur végétalisation, de leur accès à l'eau libre et de la réduction de l'emprise du stationnement des véhicules motorisés sur le domaine public;
- d'établir une procédure de traitement rapide des projets déposés par les habitants des quartiers;
- d'engager réellement et rapidement la réalisation de "trames vertes" dans les quartiers les plus densifiés, comme les Pâquis;
- de poursuivre et de renforcer l'action de la
Ville contre les îlots de chaleur, pour la désimperméabilisation
du domaine public et la facilitation de l'infiltration des
eaux, et le rééquilibrage pérenne de l'affectation de l'espace
public en faveur des déplacements non motorisés, prioritairement
des déplacements piétons;
- de doter les actions précédemment évoquées de moyens suffisants, en sus des investissements déjà prévus.
"Un jour devant nos yeux
Surgira le vrai visage
de cette ville
Devant nos pieds
se déploieront les routes
et pousseront les fleurs"
(Grisélidis Réal)
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