Fonds de tiroir
La «majorité climatique» du Grand Conseil zurichois, qui tenait à un siège, est morte : une députée des Verts libéraux est passée au PLR. Bah, à Genève, on a bien des ex-PDC qui passent à l'UDC ou des ex-socialistes au MCG ou chez Maudet...
A la gauche de la gauche genevoise, ça ne
s'arrange pas. Dans «Le Courrier» du 24 janvier, la faction
lupiste (majoritaire dans le groupe au Grand Conseil,
minoritaire dans le groupe au Conseil municipal) proclamait
que «constituer une seule liste reste possible»... à la
condition de pouvoir à elle seule en composer la moitié (et
encaisser la moitié des indemnités fixes versées par l'Etat
aux groupes du Grand Conseil), les trois composantes d'EàG se
partageant l'autre moitié des can-didatures et des indemnités.
La LUP (de son nom entier «Liste d'Unité populaire») fait un
constat d'évidence: «seule l'unité (permet) de garantir le
quorum», observe que «toute la gauche nous appelle à nous
rassembler» et proclame que son objectif est de «construire
une force politique large, ouverte et démocratique, à gauche
du Parti socialiste et des Vert.es». Euh... ça n'aurait pas
été plus pertinent, pour atteindre ce noble objectif, de
rester dans la coalition de la «gauche de la gauche» plutôt
que la fractionner en créant «Résistons», qui a accouché de la
LUP ? Bon, évidemment, la coalition en question n'en voulait
plus, des fondateurs de la LUP, dont les «comportements
indignes les disqualifient pour prétendre représenter la
gauche combative», et qui, «après avoir en vain oeuvré ces
dernières décennies à la destruction du Parti du Travail (PdT)
et tout aussi en vain à la destruction de solidaritéS (solS)
ces deux dernières années, (...) s’attèlent désormais à
vouloir casser une fois pour toutes Ensemble à Gauche». La
coalition lançait elle aussi un appel pour «une liste
unitaire, loin des comportements brutaux et sexistes» -et donc
loin de la LUP, dont les signataires (femmes) de l'appel
dénoncent «les pratiques vio-lentes et sexistes des fondateurs
(...): dénigrements, manipulations, atteintes à la
personnalité, comportements agressifs, impositions de
décisions par la force, autoritarisme, vociférations, refus de
discuter». Ensemble à Gauche refuse donc de «travailler avec
des gens qui n’ont jamais cessé leurs agressions, qui ont
eux-mêmes été les fers de lance de la division et de
l’exclusion dans un passé proche et qui forcent encore
aujourd’hui les principaux acteurices de la gauche radicale à
Genève (...) à aller jusqu’aux tribunaux pour se faire
entendre et obtenir justice». Résultat : à côté de la liste
d'«Ensemble à gauche», on a une liste de la LUP qui se
présente sous le nom d'«Ensemble à Gauche-Liste d'Union
Populaire». «Un peu comme si Pierre Maudet tentait de se
prévaloir encore de l'étiquette PLR» ironise EàG Canal
historique... C'est pas beau de se moquer des exclus. Non,
c'est pas beau.
Si la situation de la gauche de la gauche genevoise prête un peu à rigoler (mais jaune), côté syndical, c'est pas triste non plus. On n'est pas en France où les syndicats s'unissent et incarnent dans la rue la gauche face à Macron, on est à Genève où des scissions animent le paysage. Là, c'est d'«Avenir syndical» dont il s'agit. Non reconnu par la Communauté genevoise d'action syndicale, non reconnu par les Hôpitaux Universi-taires, où il est bien implanté, non reconnaissance validée par le Tribunal fédéral, «Avenir Syndical», qui reste tout de même un syndicat, a recouru devant la Cour européenne des droit de l'homme pour atteinte à la liberté syndicale. Et après la Cour européenne, y'a quoi ? le Conseil oécuménique des syndicats ?
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