Criminalisation des mouvements sociaux aux Philippines : Pas de vacances pour la solidarité

 

Criminalisation des mouvements sociaux aux Philippines : Pas de vacances pour la solidarité

Depuis un an, les Philippines sont présidées par le fils de l'ancien dictateur Ferdinand Marcos. Il succède à Rodrigo Duterte, au pouvoir de 2016 à 2022, sous le régime duquel la situation des droits humains s'est considérablement dégradée. Au prétexte d'une "guerre contre la drogue" ayant coûté la vie à 27'000 personnes, il a mené une guerre contre toute opposition, tuant militantes et militants des droits humains, journalistes, avocates et avocats, syndicalistes. Les militantes et les militants de gauche sont criminalisés comme "terroristes", les disparitions forcées et les meurtres se multiplient, sans que leurs auteurs et leurs commanditaires soient inquiétés. Le successeur de Duterte, Marcos Jr, poursuit cette politique, sur fond de crise sociale, alimentaire, sanitaire. La majorité de la population n'a accès ni à l'eau potable, ni aux soins de santé, ni à une alimentation équilibrée. Tout le pays est ravagé par une pauvreté qui a pris des proportions dramatiques et par les violations permanente des droits fondamentaux par le pouvoir en place et ses relais : "quiconque ose critiquer la politique néolibérale du gouvernement et ses violations des droits humains sera très vite taxé de terroriste et risque de finir en prison, voire d'être assassiné", rappelle le Solifonds, qui lance un appel à la solidarité avec les mouvements sociaux et les organisations de base qui défendent les droits fondamentaux, et pour cela sont criminalisés et réprimés. Répondons à cet appel avant de partir en vacances :

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De Marcos à Marcos en passant par Duterte

L'année dernière, les Philippines ont célébré d'étrange manière le cinquantième anniversaire d'un épisode calamiteux : l'instauration de la loi martiale par le dictateur Ferdinand Marcos, au pouvoir depuis 1965.Et le cinquantième anniversaire de la perfection, par la loi martiale, de sa dictature, a été célébré par l'élection de son fils, Ferdinand Junior, à la présidence. Le père avait sévi jusqu'en 1986, date de son renversement par une révolution populaire : 70'000 arrestations d'opposants, d'activistes des droits humains, de syndicalistes, et de journalistes, 34'000 personnes torturées, 3240 assassinées. Après une vaste campagne de "fake-news", de réécriture de l'histoire, d'insultes à l'adresse des opposants, son fils a donc été élu l'année dernière, à la succession du président Duterte, dont la fille a elle-même été élue à la vice-présidence. Ni la corruption, omniprésente, ni le pillage des ressources publiques, ni les violations des droits humains sous le premier Marcos et sous le premier Duterte n'ont fait débat. Il y aurait pourtant eu de quoi. Et il y a toujours de quoi de solidariser avec les mouvements sociaux des Philippines et leurs militantes et militants qui, courageusement, s'opposent au régime en place (d'une présidence à l'autre) et à ses pratiques.

Ces militantes et ces militants, opposants ou seulement critiques, sont systématiquement criminalisés, accusés de vouloir renverser le régime, d'être des alliés de la guerilla communiste (la NPA), voire d'en être membre. Entre juillet 2016 et mai 2022, 300 défenseurs des droits humains ont été tués. Il est désormais possible d'accuser n'importe qui d'être un "terroriste", sans avoir besoin d'apporter la moindre preuve à l'appui de cette accusation : en trois ans, un millier de personnes ont été jetées en prison par cette pratique de "red-tagging". Le nouveau président Marcos n'entend pas dévier de cette stratégie de criminalisation, héritée de son prédécesseur.

Les mouvements sociaux ne se résignent pas à cet état de choses. Un peu partout dans le pays, ils défendent les droits fondamentaux, sociaux et politiques, et les mobilisations de travailleurs, comme celles sur l'île de Negros, centre de la production sucrière, pour une redistribution des terres. Ils mènent campagne pour dénoncer la militarisation de la société et ses conséquences sur la population et ses droits -notamment ceux de la population autochtone. Ils installent des cliniques mobiles pour les populations isolées n'ayant pas accès à des services de santé -dont le personnel, par ailleurs, s'exile en masse pour trouver ailleurs de meilleures conditions de travail et de rémunération. Ils prévoient des visitges aux prisonniers politiques, ne serait-ce que pour prévenir la torture et les disparitions forcées. Le SOLIFONDS soutient ces mouvements et leurs actions, il ne nous reste qu'à soutenir le Solifonds.

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