Brèves Troubles

 C'est une étude tout à fait sérieuse, faut pas croire : celle menée par l'Institut Gottlieb Duttweiler auprès de 3000 personnes dans trois de nos quatre régions linguistiques (comme d'hab, on a oublié les Romanches) nous apprend que les personnes vivant en Suisse ont en moyenne quatre amis proches et un cercle amical élargi de huit personnes. Et ces liens amicaux sont solides (faut dire que l'étude n'a pas compté les «amis» Facebook). Les Romands ont plus d'amis que les Alémaniques, qui en ont plus que les Tessinois, qui ont un cercle de connaissances plus large que les Romands qui en ont un plus large que les Alémaniques. Et trois quarts des personnes interrogées sont satisfaites de leurs relations amicales, mais la moitié regrettent de ne pas avoir assez de temps à leur consacrer. Quant aux immigrants, ils déplorent un manque de spontaénité des Suisses, dont les habitants privilégient «les amitiés homogènes et durables», fondées sur un même sens de l'humour, une même langue maternelle et un même niveau de formation, mais pas forcément un même style vestimentaire et une situation économique comparable. Ouala, vous savez tout sur vous. Vous vous y reconnaissez, non ?

En Ville de genève, la gauche (PS, Verts, EàG, LUP) est à un peu plus de 47 % des suffrages, la droite (PLR, UDC, MCG, Centre) à 43,5 %, 45,5% si on y ajoute les petites listes complotiste et confessionnelle. Les Verts libéraux font la balance entre la gauche et la droite. A droite, le Centre tombe en dessous du quorum, l'UDC est à un demi-point de dépasser le PLR et le MCG est en-dessous de 10 %. A gauche, toutes les listes de la gauche de la gauche totalisent, ensemble, plus de 7 % mais ne franchissent pas la barre du quorum en étant divisées. Et le PS dépasse les 22 %. Cela étant, on ne peut reporter mécaniquement les résultats d'une élection cantonale ou fédérale sur les élections municipales, puisque le corps électoral n'est pas le même : les étrangers ayant le droit de voteau plan municipal, le corps électoral municipal de la Ville compte 40'000 électrices et électeurs de plus que le corps électoral cantonal ou fédéral. Et même s'ils s'abstiennent plus que les Suisses, les étrangers votent un peu plus à gauche et lur participation, même faiblarde, fait qu'il y a plus de gens qui votent aux Municipales qu'aux cantonales et aux fédérales. Et il n'y a pas qu'en Ville de Genève que ça se vérifie, ça se vérifie dans toutes les principales villes du canton. Le sort de la majorité de gauche au Conseil municipal de la Ville de Genève dépend donc de trois choses: l'unité ou non de la gauche de la gauche (sans elle, la gauche perd à coup sûr la majorité), le passage ou non du quorum par le Centre et les Verts libéraux, et la présence ou non d'une liste maudétiste (LJS), absente aux fédérales.  
Pourquoi on vous dit tout ça ? Pour vous consoler du résultat des élections fédérales ? Vous dire que pour les Municipales, y'a rien à craindre ? Ben non, au contraire, pour vous mobiliser...

Grâce aux nouvelles règles sur la transparence, les financements des campagnes sont désormais connus. Nous savons que le TCS a par exemple versé des dizaines de milliers de francs à plusieurs can-didat·es de droite [au moins 82’500.– ont été versés par le TCS à des candidat·es UDC, PLR et du Centre pour leur campagne personnelle). Nous savons aussi que Walter Frey, président du conseil d'admi-nistration du 2e importateur auto-mobile de Suisse (Emil Frey AG) a versé 250'000.– à l'UDC. Avec de telles mannes, l'UDC peut sans gloire nous faire le coup du «seuls contre tous», ça ne lui coûte rien.


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