Brèves de comptoir

 Allez, une chtite Genferei pour la route: sur proposition de Carole-Anne Kast, le Conseil d'Etat a nommé un nouveau directeur de l'Office can-tonal des systèmes d'information et du numérique (Ocsin). Et d'entre une trentaine de candidatures reçues, il a choisi celle d'un haut cadre de l'Of-fice, Alain Bachmann, un ingénieur de 60 ans. Jusque là, on voit pas où serait la Genferei ? La voilà: cette nomination a fait couiner des députés. Parce qu'Albert Bachmann, il a de la famille: sa fille, Delphine, est Con-seillère d'Etat. Et son ex-belle-soeur, Nathalie Fontanet aussi. Du coup, on entend accuser Carole-Anne Kast de népotisme (vieille pratique romaine consistant à promouvoir ses proches parents, littéralement ses neveux). Mais Alain Bachmann n'est pas un proche, ni un parent, de Carole-Anne Kast, s'il l'est de Delphine Bachmann et le fut, il y a un quart de siècle, de Nathalie Fontanet... En plus, il ne dépendra hiérarchiquement que de la socialiste, pas de la centriste ou de la PLR... Vous suivez ? Bon, on continue... «Le Conseil d'Etat aurait été bien inspiré de ne pas nommer quelqu'un qui a un lien direct, aussi clair avec un magistrat» susurre le président de l'UDC genevoise. Nommer qui, alors? Est-ce qu'un candidat ou une candidate plus qua-lifié.e que Bachmann aurait été écarté pour lui faire place ? un candidat ou une candidate victime de favoritisme clanique... Et qui serait cette victime de népotisme ? On attend un nom... -mais jusque là, on restera dans une péripétie provinciale. Un truc clo-chemerlesque pour meubler un début d'année sans élection. Ou remplir une colonne de «Cause Toujours».

A la fin de l'année dernière, le Conseil d'Etat genevois présentait son programme de législature. Pas beaucoup de surprises, mais quelques unes tout de même, pas mauvaises. Donc, comme prévu, le gouverne-ment prévoit en même temps des baisses d'impôts sur la fortune des entreprises et sur les personnes phy-siques pour «soulager la classe moyenne» (évidemment, fallait l'in-voquer, celle-là) et une augmentation annuelle de 2 % des postes dans la fonction publique. On veut pdonc ayer plus de monde avec moins de rentrées fiscales pour les payer. Et un déficit budgétaire prévu de 200 millions en 2027, malgré la suspension des annuités au personnel et une augmentation de la part payée par les salariés sur leurs cotisations au 2e pilier. Jusque là, on est dans les manies de droite, pas de surprise, donc. Pas de surprise non plus à propos de la réflexion qui sera lancée «en vue d'un horaire continu à l'école primaire»: d'abord, ça coûte rien de lancer une réflexion -faut juste faire gaffe qu'elle nous retombe pas sur la gueule; ensuite, l'horaire continu, ça peut arranger les parents -et c'est eux qui votent, pas les gniards... Antonio Hodgers, annonce que «la réduction de 60% des émissions de CO2 en 2030 reste un objectif». Ouais, la paix dans le monde aussi. Et on plantera 40'000 arbres. Où ça ? on aimerait bien que quelques centaines soient plantés au début, au bout et au milieu des rues à grand circulation. Laquelle pourrait d'ailleurs être réduite par le déve-loppement des aménagements cyc-lables et piétons et des transports public. Gratuits ? Les trois bonnes nouvelles (plus que des surprises, d'ailleurs) nous viennent de Pierre Maudet de Thierry Apothéloz et de Carole-Anne Kast: de Maudet, c'est le «lancement d'une étude de faisabilité pour une caisse maladie cantonale publique» et d'Apothéloz, c'est le renforcement des aides directes et indirectes aux ménages pour main-tenir leurs revenus. Faudra juste trouver le moyen de les financer vu qu'on veut en même temps réduire les impôts -mais c'est un détail, hein ? De Carole-Anne Kast, enfin, c'est l'an-nonce que «les formes alternatives d'exécution de peine, soit le travail d^'intérêt général, seront favorisées». Présider le PS genevois, c'est bien un travail d'intérêt général, hein, dis, Carole-Anne ?