Brèves de comptoir

 Faut pas croire qu'il n'y a que le Con-seil municipal de la Ville de Genève qui sache empoigner les enjeux fon-damentaux: celui de Vernier aussi. On résume: du 10 au 12 novembre, des élus municipaux verniolans se sont rendus au Portugal en avion, pour leur sortie annuelle. Au Portugal, parce que c'est le pays d'ori-gine de la présidente du Conseil, Anabela Fraga. Le voyage a été boy-cotté par la gauche, du fait d'un bilan carbone excessif, alors que la Ville a décrété l'urgence climatique. 12 élus ont quand même fait leur week-end au Portugal, en avion. Du coup, les Verts ont proposé à la Ville d'acheter deux hectares de terrain pour une planter des glands, histoire de compen-ser par de futurs chênes le bilan climatique du voyage des douze personnes au Portugal. Il n'a pas demandé qu'on plante des glands pour en compenser d'autres, mais il a dû le penser. Du coup, la droite du Conseil municipal a répliqué en attaquant le Conseiller administratif socialiste Martin Staub sur un voyage privé à New York, en avion, pour participer au marathon, et a proposé de planter 53 glands supplémentaires pour compenser les émissions de CO2 du voyage du socialiste. D'où on peut tirer la conclusion qu'un socia-liste vaut 53 glands -et donc plusieurs chênes. Ou que Martin aurait dû se rendre à New-York à pied, histoire de s'entraîner pour le marathon. Finale-ment, tant la motion des Verts que la proposition de la droite ont été refu-sées. On ne plantera pas de glands à Vernier. L'élue d'Alternative Vernier résume : «ce débat est ridicule, c'est de la politique bas de gamme». De la politique de glands, quoi...

Le 3 mars, à Genève, en plus des en-jeux sur lesquels on vous a déjà tartiné nos prises de positions, on votera sur une modification de la Constitution réduisant le nombre de signatures nécessaires pour faire aboutir référen-dums et initiatives cantonaux et mu-nicipaux, et suspendant les délais référendaires à Pâques (comme c'est déjà le cas durant les fêtes de fin d'année et les vacances d'été). Actuel-lement, il faut 3 % des titulaires des droits politiques pour faire aboutir une révision constitutionnelle, il n'en faudrait plus que 2 %. Pour une ini-tiative législative ou un référendum facultatif cantonal, il faut actuel-lement 2 % du corps électoral, il n'en faudrait plus que 1,5 %. Pour les initiatives et les référendums munici-paux, on passerait de 4 % à 3 % pour les communes de plus de 30'000 titulaires des droits politiques (c'est-à-dire pour la Ville de Genève, seule en ce cas) , de 8 à 5 % pour les communes de 5000 à 30'000 titulaires (les villes, quoi) et 10 % pour toutes les autres communes. Le Grand Conseil a adopté cette proposition, faite d'abord par Ensemble à Gauche lors de la précédente législature, puis par l'UDC contre l'avis du Conseil d'Etat, qui n'en voyait pas l'utilité vu que le nombre actuel de signatures n'est pas franchement dissuasif, et qui ne voud-rait pas qu'il soit «trop facile d'accès» (trop de démocratie tuerait la démocratie, quoi...). D'ailleurs, on fait à Genève un bien plus large usage du référendum et de l’initiative popu-laires qu'ailleurs en Suisse. Mais il a eu pitié de la droite, le Grand Conseil. Parce qu'elle se plante régulièrement dans ses récoltes de signatures (comme, en Ville de Genève, lors de sa ten-tative de lancer un référendum contre l’autorisation de toutes les tenues de bains dans les piscines municipales). Mais du coup, il facilite aussi ces récol-tes pour la gauche, et pour les mou-vements citoyens. Et ça tombe bien, comme c'est la droite qui est au pou-voir au plan cantonal, pour encore quatre ans, on va pouvoir se lâcher !

Marine Le Pen, présidente d'un parti qui exige l'expulsion de tous les sans-papiers, et qui est l'héritier d'un parti fondé par des pétainistes, était présente lors de l'hommage à Missak Manouchian, apatride, communiste et résistant. Poutine a-t-il prévu de se rendre aux obsèques de Navalny ?


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