Brèves de comptoir

 Encore un mythe qui s'effondre -un mythe de mythe mythique, même, un mythe sur un mythe : celui de la Terre plate. On nous avait appris qu'au Moyen-Age, tout le monde ou presque croyait que la Terre est plate, que l'Eglise (y'en avait qu'une...) l'en-seignait et qu'il avait fallu attendre Magellan, Colomb, Galilée et Copernic, pour comprendre que c' était une connerie... ben non, en fait, la connerie c'était de croire qu'on croyait que la Terre est plate, les cons n'étaient pas ceux qui croyaient que la Terre est plate mais ceux qui croyait qu'on croyait qu'elle est plate. Tout fout le camp: en fait, au Moyen-Age, on savait déjà que la Terre est ronde. On le savait même depuis l'Anti-quité, depuis Platon et Aristote (au moins). Et on connaissait même sa circonférence. Et les savants arabes l' avaient confirmé. Et on l'enseignait dans les universités médiévales. Et l'Eglise l'acceptait. Et le seul défenseur connu de la platitude terrestre fut un certain Lactance, au IVe siècle du calendrier chrétien, qui trouvait «extravagant» qu'il y ait «des hommes qui aient les pieds en l'air et la tête en bas». Bref, l'idée qu'au Moyen-Age on croyait que le Terre est plate, c'est rien qu'une fake news propagée par les philosophes des Lumières, Voltaire en tête, pour pouvoir mieux dénoncer les mensonges des religions. Comme s'il fallait encore en rajouter dans l'acte d'accusation de leur obscurantisme. Donc, à l'époque, personne ou presque ne croyait que la Terre est plate. Et personne aujourd'hui ne croit que les extra-terrestre sont parmi nous,  qu' un grand complot est à l'oeuvre,  que tout est de la faute des immigrants,  des juifs, des musulmans... ou des frontaliers... euh...

Quand ils n'ont rien de plus utile à faire en tant qu'élu-e-s du peuple, les conseiller.e.s municipaux et pales et les député.e.s au Grand Conseil jouent au foot. De grands enfants, ils et elles sont. Depuis 2005, un tournoi oppose les équipes du Grand Conseil et des Conseils municipaux. Y'en a donc eu un le 8 octobre dernier. Et la demi-finale a opposé l'équipe du Grand Conseil à celle du Conseil municipal de Carouge. Et elle a ressemblé à... comment dire... un match de foot normal, quoi: insultes, crachats entre joueurs, polémique... l'initiateur du tournoi, le député et Conseiller admi-nistratif de Plan-les-Ouates Xavier Magnin a regretté que des joueurs non élus, dont d'anciens footeux profes-sionnels, aient été intégrés à certaines équipes. Et que «des actes violents et des propos injurieux aient terni l'image de tous les élus par les faits relatés dans la presse genevoise». Il regrette aussi qu'il ait fallu «mettre des arbitres sur le terrain» plutôt que laisser jouer librement les joueurs. Et il propose de retirer les titres de vainqueurs (parce qu'il y a un titre de vainqueur ?) des éditions 2022 et 2023 aux équipes de Carouge pour parti-cipation de joueurs non élus et du Grand Conseil pour comportement intolérable, et pour cette même raison de suspendre Carouge pour l'édition 2024. Propositions refusées par la Maire de Carouge et la Présidente du Grand Conseil -cette dernière déplo-rant tout de même «l'exemple exéc-rable donné à notre jeunesse par certains élus». Mais quel exemple exécrable? celui de joueurs amateurs se comportant comme des joueurs pros et de matches de foot «amicaux» res-semblant aux matches de foot «compétitifs»? Merde, quoi, organisez des tournois de pétanque ou d'échecs, si vous voulez des trucs festifs, pas des matches de foot...

Le crédit de 54 millions accordé par le Conseil municipal de la Ville de Genève pour financer une passerelle piétonne parallèle au pont du Mont Blanc avait été tardivement attaqué par un référendum. 4000 signatures ont été recoltées, il en faut 3200 valables. On est donc au niveau de la marge entre le nombre de signatures récoltées et le nombre de signatures valables pour un référendum, muni-cipal. On attendra donc pour savoir si on votera ou pas...