Fonds de tiroir

 De nombreux catholiques en Suisse refusent d'être soumis à l'impôt ecclésiastique depuis les révélations sur les abus sexuels dans un cadre religieux. Dans la plupart des can-tons, ils peuvent se soustraire à cet impôt sans trop de difficultés, en déclarant officiellement qu'ils quit-tent leur église... mais pas dans le canton de Vaud: quelque soit la confession du contribuable, et même s'il n'en a aucune, les Eglises recon-nues sont subventionnées par l'Etat et ces subventions intégrées à son budget: 33 millions pour l'Eglise réformée, 28,5 millions pour l'Eglise catholique romaine, 130'000 francs pour la communauté israélite. Et le contribuable qui quitterait son église continuerait à payer pour son église, les contributions de l'Etat aux Eglises ne dépendant pas du nombre de fidèles s'en revendi-quant, mais des missions qu'elles exercent. Donc  dans le beau Pays de Vaud, moins de cathos ne signifie pas moins de dîme pour l'église catho. Voilà au moins un problème qu'on n'a pas à Genève, où la contribution ecclésiastique est pure-ment volontaire, ni à Neuchâtel, dans le Jura, à Fribourg et à Berne, où les contribuables sans confession (ou ayant quitté leur église) ne la paient pas. Bon, ben le chemin de la laïcité contourne encore le canton de Vaud... l'y faire passer, c'est juste une question de temps...

«Pourquoi le civil Macron encense-t-il le grossier Depardieu?», se demandait la «Tribune de Genève», le 22 dé-cembre dernier, après que Macron ait pris publiquement la défense de l' acteur dénoncé pour ses comporte-ments à  l'encontre de femmes, du harcèlement et des agressions jusau'au viol. Dans ces dénonciations, Macron a déclaré voir une «chasse à l'hom-me» (et ne semble pas avoir la «chasse à la femme» auquel se livrait Depardieu). La prise de position du président est «indigne, abjecte pour les victimes», a accusé la présidente de la Fondation des Femmes, Anne-Cécile Maillefert. Pour Macron, Depardieu est d'abord «un immense acteur (qui) a servi les plus beaux textes, c'est un génie de son art (qui) rend fier de la France». Pour l'autrice Iris Bey, en revanche, «Depardieu n'est pas un cas exceptionnel. C'est l'exemple banal d'un homme qui a du pouvoir et qui va s'en servir pour prendre ce qu'il veut des femmes». Mais pas de toutes les femmes : le pouvoir que prennent les hommes à la Depardieu sur des femmes, ils le prennent sur des femmes qui n'ont pas de pouvoir. C'est une emprise du fort sur la faible... Et si, à Genève ou ailleurs, ça vous rappelle quelque épisode théâtral à la Nouvelle Comédie, ce n'est pas forcément qu'une pure coïncidence...

le président de la Conférence des évêques suisses, Félix Gmür, a déclaré que «la subordination des femmes dans l'église catholique est (...) quelque chose d'incompréhensible», que «le temps est venu d'abolir le célibat» des prêtres, et qu'il pouvait parfaitement «imaginer des prêtres mariés». Fallait-il vraiment attendre la révélation d'abus sexuels massifs et constants dans des institutions de l'église catho pour que des évêques en arrivent à admettre ce qui tombe sous le sens et que la concurrence a déjà admis? 40% des pasteurs de Suisse sont des pasteures, la majorité des étudiant et théologie sont des étudiantes, et l'auditoire des cultes est majoritaire-ment féminin. A Genève, le pastorat est ouvert aux femme depuis 1928 : elles ont pu être pasteures 33 ans avant d'obtenir le droit de vote au plan cantonal. Elles l'avaient cepen-dant obtenu dans l'Eglise en 1910 déjà, et pouvaient depuis longtemps être théologiennes. Bon, ben y'a encore du boulot, les frèrezésoeurs.


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