Fonds de tiroir
Un groupe d'experts (dont on ne doute pas de l'expertise...) mandatés par la Conseillère fédérale Karin Keller-Sutter a rendu un rapport ravageur sur les «économies» possibles dans le budget de la Confédération: il en détaille 60. Dont l'abandon des contributions pour les crèches, une réduction du financement des hautes écoles, un doublement des taxes universitaires pour les étudiants suisses et un quadruplement pour les étrangers, la fin du subvention-nement du Musée de la Croix-Rouge, un taux fixe de TVA à 6,8%, la fin des allègements fiscaux pour les retraités qui retirent leur capital de 2e pilier, la fin des aides pour les chômeurs âgés, la réduction des subventions aux lignes régionales de transports publics et une augmen-tation de leurs tarifs... Dans «Le Matin Dimanche» du 15 septembre, le président du «Centre», Gerhard Pfister, tenait quasiment un discours social-démocrate face au plan des «experts»: il soupçonnait le Conseil fédéral de n'avoir mis sur pied la «table-ronde» sur ce plan que pour aggraver la situation et «pour faire pression sur les médias et la classe politiqu». Sur les économies préconi-sées par les experts, Pfister estime que «la réalité politique des tâches de la Confédération est si complexe que vous ne pouvez pas simplement dire : on va couper ici pour donner là...». Or le parlement fédéral l'a fait, en coupant dans les dépenses de coopération internationale et d'aide au développement pour gonfler le budget militaire : «ça n'a aucun sens», assène le président du Centre. Qui observe que quand les citoyens se souviennent que le gouvernement a dépensé plus de 30 milliards lors de la pandémie et était prêt à en perdre 250 pour sauver le Crédit Suisse et que «le Conseil fédéral vient leur dire que le prochain budget de la Confédération a un problème parce qu'il manque quelques centaines de millions, c'est difficile en termes de crédibilité». Les centristes manient l'euphémisme, c'est aussi à ça qu'on les reconnaît.
Il n'y aura pas d'ouverture «exception-nelle» des commerces genevois le dimanche 22 décembre: le patronat du secteur et le Département de l'Eco-nomie et de l'Emploi en voulaient une, les syndicats n'en voulaient pas, la justice a donné raison aux syn-dicats: une telle ouverture contre-viendrait à la Loi cantonale sur les ouvertures des magasins et à la Loi sur le travail, qui posent comme condition à une ouverture soit l'existence d'une convention collective de travail étendue, qui n'existe pas à Genève faute de représentativité patronale, soit une autorisation exceptionnelle elle-même soumise à des conditions qui ne sont pas remplies. Les syndicats saluent la décision de la justice et rappellent que plusieurs projets d' extension des heures d'ouverture des magasins genevois sont en suspens, alors qu'à plusieurs reprises, en votation populaire, les citoyens et yennes du bout du lac ont refusé de s'engager dans cette voie. Le patronat du secteur est navré, le Département cantonal est déçu, pas nous. De toute façon, il y aura des ouvertures nocturnes le 23 décembre et les maga-zes seront ouverts le 31 décembre, pourtant jour férié à Genève. Et le tram 17 nous conduit à Annemasse... Ah non, merde, ça, fallait pas le dire...
Macron et Elisabeth Borne se sont vautrés dans leur réforme des retraites ? Pas tout à fait, puisque le pape François s'en est peut-être inspiré et qued lui aussi veut réformer le système de retraite de l'Etat dont il est le chef (le Vatican, donc...). Faut dire qu'au Vatican, les Gardes Suisses peuvent actuellement prendre leur retraite à 45 ans. Mais ça doit être à cause du poids des hallebardes ou du ridicule des costumes
On croyait Michel Barnier savoyard, en fait, il
est catalan :
«Si estirem tots, ella caurà
i molt de temps no pot durar,
segur que tomba, tomba, tomba
_ben corcada deu ser ja.
Si tu l'estires fort per 'qui
i jo l'estiro fort per 'llà,
segur que tomba, tomba, tomba»
(Lluis Llach, L'estaca)
Ouais, fallait juste tirer fort par la droite tout en tirant
fort par la gauche. Une sorte d'écartèlement, quoi...
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